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Affrontements FARDC-Wazalendo à Mambasa : La fin des taxes illégales déclenche les armes

Le territoire de Mambasa, en Ituri, a connu un week-end de violence avant qu’un calme précaire ne s’installe dimanche. Les échos d’armes automatiques ont rompu le silence de la chefferie de Babila Babombi, témoignant d’affrontements directs entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et des combattants Wazalendo. Le foyer de ces tensions ? Le village de Centrale, situé à une dizaine de kilomètres de Biakato. Ces incidents soulèvent une question pressante : jusqu’où peut aller l’imposition illégale avant de déclencher une réponse militaire ?

La cause immédiate de ces affrontements FARDC Wazalendo est, selon plusieurs sources locales, une tentative de l’armée régulière de mettre un terme à un système de racket bien établi. En effet, les combattants imposaient aux usagers de la route une taxe illicite exorbitante : 30 000 francs congolais et un kilogramme de cacao par semaine pour le simple droit de circuler. Cette pratique, qualifiée de prédation économique, plongeait les habitants et les transporteurs dans une situation intenable, entravant la libre circulation des personnes et des biens dans une zone déjà fragile.

Les conséquences humaines de ces violences n’ont pas tardé à se manifester. L’ONG Convention pour le respect des droits de l’homme (CRDH) rapporte une panique générale et un mouvement de populations forcées. De nombreuses familles, prises de peur, ont fui leurs foyers pour chercher refuge auprès de proches à Biakato. Ce déplacement de population dans l’Ituri, bien que localisé, rappelle les traumatismes récurrents que subissent les civils, pris en étau entre différents groupes armés et les forces de l’ordre. Le retour progressif au calme a permis à certains de regagner le village de Centrale, mais dans quelle condition et avec quelle garantie de sécurité durable ?

Cette affaire n’est malheureusement pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un contexte plus large d’extorsion routière chronique qui gangrène la région. Dès septembre dernier, le député provincial Gilbert Sivamwenda tirait déjà la sonnette d’alarme. Il dénonçait avec force les tracasseries systématiques subies par les usagers de la route nationale 44, axe vital reliant Mambasa-Centre à Makeke. Son constat était accablant : pas moins de sept barrières illégales érigées par des services étatiques eux-mêmes ou des groupes se réclamant d’eux.

À ces points de contrôle, le passage est conditionné au paiement de sommes arbitraires, oscillant entre 1 000 et 150 000 francs congolais, soit plus de 50 dollars américains. Ces barrières illégales sur la route nationale 44 transforment chaque trajet en un parcours du combattant financier. Comment, dans ces conditions, espérer un développement économique local ? Cette route, pourtant d’une importance socio-économique capitale, est ainsi asphyxiée. Elle constitue le lien vital entre les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, facilitant les échanges commerciaux et les déplacements. Son blocage partiel par la corruption et l’illégalité a un impact direct sur la vie de milliers de personnes.

L’intervention des FARDC, si elle a généré des violences momentanées, interroge sur la stratégie globale de l’État pour reprendre le contrôle de ses axes de communication. S’agit-il d’actions ponctuelles ou du début d’une campagne plus vaste pour assainir les routes de la province ? La réponse militaire, nécessaire pour rétablir l’autorité, doit-elle s’accompagner d’une purge au sein des services incriminés et d’une véritable alternative économique pour les jeunes tentés par ces milices ? Le conflit latent dans l’Ituri et le Nord-Kivu trouve aussi son carburant dans ces économies de prédation qui privent l’État de revenus et les citoyens de leurs droits fondamentaux.

Le calme revenu à Centrale reste fragile. La situation met en lumière le dilemme permanent entre la nécessité de démanteler les réseaux d’extorsion et le risque de confrontations armées qui affectent les populations civiles. La résolution durable du problème des taxes illégales sur la route Mambasa et des barrières illégales sur la RN44 passe par une approche intégrée, mêlant fermeté sécuritaire, justice et développement. Tant que circuler restera un privilège payant, la paix et l’économie régionale ne seront que des concepts lointains pour les habitants de l’Ituri.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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