31.1 C
Kinshasa
vendredi, décembre 26, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéSociétéNoël à Beni : les chrétiens célèbrent dans l'espoir d'une paix retrouvée

Noël à Beni : les chrétiens célèbrent dans l’espoir d’une paix retrouvée

Les premières lueurs de l’aube du 25 décembre trouvaient déjà les portes des églises catholiques de Beni grandes ouvertes. Dans cette ville du Nord-Kivu, marquée par des années de conflits et d’atrocités, la célébration de la Nativité a pris une résonance particulière, teintée d’un espoir obstiné. « Malgré les atrocités, comme nous commémorons la venue de Jésus-Christ, nous aurons toujours la paix. Nous continuons à espérer que partout nous aurons la paix », confie Jonathan Musibao, un ancien de paroisse, résumant le sentiment d’une communauté entière. Ce Noël à Beni fut bien plus qu’un rite religieux ; il fut un acte de résistance et de foi collective face à l’insécurité.

Dès les petites heures, un flot ininterrompu de fidèles a convergé vers les lieux de culte. Pour rien au monde, ils n’auraient manqué cette messe. Les célébrations, baignées de cantiques et de louanges, ont transformé l’espace sacré en un havre de sérénité temporaire. Certaines paroisses ont revêtu de nouvelles décorations, des couleurs vives contrastant avec le quotidien souvent gris, tandis que d’autres ont mis en scène des activités culturelles et festives pour accueillir le Messie. Cette ferveur collective montre à quel point les célébrations de Noël au Congo restent un pilier identitaire et un moment de respiration. Mais derrière les chants et les prières, une question lancinante persiste : combien de temps encore cette paix espérée se fera-t-elle désirer ?

La détermination des chrétiens catholiques de la RDC à célébrer, coûte que coûte, est un message fort. Elle témoigne d’une volonté de normalité dans un contexte où la violence des groupes armés a durablement perturbé la vie sociale. La population de Beni, comme beaucoup d’autres dans la région, vit sous la menace constante. Pourtant, ce jour-là, elle a choisi de se rassembler, de prier et d’affirmer sa foi en un avenir meilleur. Cette démarche collective est un puissant rappel : la quête de paix au Nord-Kivu n’est pas seulement l’affaire des politiques ou des militaires, elle est portée par chaque famille, chaque croyant qui refuse de laisser la peur dicter son existence.

Un élément crucial a permis cette sérénité relative : le déploiement d’un important dispositif sécuritaire à travers la ville. Les forces de l’ordre, visibles aux abords des églises et dans les quartiers, ont offert un cadre permettant à la population de veiller toute la nuit de Noël sans crainte immédiate. Cette sécurité renforcée pour les fêtes est devenue une nécessité dans des zones comme Beni. Elle souligne le paradoxe d’une région où les moments de joie doivent être protégés par la force. La paix à Beni et dans le Nord-Kivu reste donc fragile, conditionnée par une présence militaire que les habitants appellent de leurs vœux à devenir permanente et efficace au-delà des périodes festives.

Les paroles de Jonathan Musibao résonnent comme un écho des attentes profondes de toute une communauté. Espérer la paix, c’est refuser de se résigner à la fatalité de la violence. Les célébrations de Noël à Beni ont ainsi fonctionné comme un microcosme de ce qui pourrait être : une vie où la foi s’exprime librement, où les familles se réunissent sans angoisse, où les enfants grandissent loin du son des armes. Les chrétiens catholiques de RDC, par leur résilience, envoient un signal clair aux acteurs nationaux et internationaux : la paix n’est pas une abstraction, mais une condition sine qua non pour le développement et la stabilité du pays.

En définitive, ce Noël à Beni interpelle. Il montre la force d’un peuple qui, au milieu de l’épreuve, continue de croire et de célébrer la vie. Mais il met aussi en lumière l’urgence d’une paix tangible et durable. Les cantiques s’élèvent vers le ciel, porteurs d’une supplique collective. Combien de Noëls devront-ils encore être célébrés sous la protection des armes avant que la vraie sécurité ne s’installe ? La réponse à cette question engage l’avenir de toute la région. Pour l’heure, dans les églises de Beni, l’espoir, lui, n’a pas pris une ride.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

Commenter
Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 26 Décembre 2025

L’actualité du 26 décembre 2025 en RDC est marquée par un record de 5 millions d’élèves supplémentaires grâce à la modernisation de l’école, l’appel à l’unité face aux défis sécuritaires en Ituri, un Noël contrasté pour les Kinois et déplacés de Bunia, la ferveur de Beni pour la paix, et une tension sportive maximale en vue du duel RDC-Sénégal à la CAN, sous le signe du leadership des Léopards.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques