Trois points dans la poche, mais un goût d’inachevé. Les Léopards de la RD Congo ont ouvert leur campagne à la CAN 2025 RDC par une victoire étriquée face au Bénin (1-0). Pourtant, loin de la liesse, c’est un sentiment de frustration qui prédomine. Une performance en demi-teinte qui n’a pas convaincu et a même suscité des critiques acerbes, notamment de la part de l’artiste congolais Hiro le Coq. Pour beaucoup de supporters, ce succès minimaliste ressemble à une occasion manquée de lancer parfaitement l’aventure.
Le duel Léopards RDC Bénin était attendu comme une formalité par certains, compte tenu du parcours récent des Congolais et des absences notables chez les Écureuils. Mais sur le terrain, la réalité a été tout autre. Les hommes de Sébastien Desabre ont paru manquer de mordant, de cette rage victorieuse qui caractérise les grandes équipes. Une impression confirmée par Hiro le Coq, invité sur TV5 Monde. L’auteur de “Ton pied, mon pied” n’a pas mâché ses mots, pointant du doigt un manque évident de rigueur et, surtout, un excès de confiance préjudiciable.
« J’étais assez stressé pendant le match, a confié l’artiste. On attendait plus de notre équipe, surtout avec les absences côté béninois. Il y avait clairement un excès de confiance. On n’a pas fait le travail comme il fallait, on n’a pas su tuer le match et on a fini par souffrir. » Un diagnostic sans appel qui résume le malaise. Les Léopards ont dominé sans écraser, créé sans conclure, laissant leur adversaire dans le match jusqu’au coup de sifflet final. La phrase d’Hiro le Coq sur la VAR, « Heureusement qu’elle ne fonctionnait pas… », en dit long sur le sentiment d’échappée belle et de performance perfectible.
Cette Hiro le Coq critique reflète l’état d’esprit d’une partie de la nation footballistique congolaise. Après un parcours remarqué lors des dernières éliminatoires, les attentes sont immenses. Le public veut voir une équipe ambitieuse, conquérante, qui impose son jeu. Contre le Bénin, on a plutôt vu une équipe nerveuse, qui a peut-être sous-estimé son adversaire. L’enjeu maintenant est de rectifier le tir rapidement, car le calendrier ne laisse aucun répit.
Car l’horizon se durcit immédiatement. Pour leur deuxième match de la CAN 2025 RDC, les Léopards affronteront un géant : le Sénégal. Le choc RDC Sénégal CAN s’annonce déjà comme un duel à haut risque et à fort enjeu. L’historique est implacable : la RDC n’a plus battu les Lions de la Teranga depuis 1969, une série noire qui pèse psychologiquement. La récente défaite concédée à Kinshasa en éliminatoires de la Coupe du Monde a laissé des traces et ajoute une saveur particulière à cette rencontre.
La question qui brûle toutes les lèvres est simple : les Léopards peuvent-ils se transcender ? Après une entrée en matière laborieuse, ils n’auront pas le choix. Face aux Sénégalais, champions d’Afrique en titre, il faudra montrer un visage radicalement différent. Plus de concentration, plus d’agressivité, plus de froideur devant le but. Sébastien Desabre et son staff ont du pain sur la planche pour remobiliser les troupes et corriger les lacunes observées. Le match contre le Bénin doit servir de leçon, un électrochoc salutaire pour la suite de la compétition.
La CAN est un marathon où chaque détail compte. Cette victoire initiale, aussi imparfaite soit-elle, offre un précieux capital de trois points. Mais elle doit être un tremplin, pas un plafond. Les propos d’Hiro le Coq, aussi durs soient-ils, peuvent constituer un moteur pour les joueurs. Ils rappellent que la nation exige le meilleur, que le talent individuel doit se fondre dans un collectif implacable. Le rendez-vous face au Sénégal est l’occasion parfaite pour répondre sur le terrain, par des actes.
Alors, que retenir de cette première sortie ? Une victoire, oui, mais un avertissement surtout. Les Léopards ont montré qu’ils pouvaient gagner sans briller, mais ils savent aussi que cela ne suffira pas pour viser les sommets. La route vers la gloire est semée d’embûches, et le prochain obstacle s’appelle Sénégal. Un test de vérité qui révélera le vrai visage de cette équipe. L’heure n’est plus à la confidence mal assurée, mais au combat. Le peuple congolais attend, espère et croit. Aux Léopards de prouver qu’ils ont la faim des grands.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
