Le mercredi 24 décembre, à la veille de la célébration de Noël, le bruit des armes lourdes a une nouvelle fois couvert les chants de paix dans l’Ituri. De violents affrontements FARDC CRP ont éclaté à Bule, une localité du territoire de Djugu, opposant les forces gouvernementales aux miliciens de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), faction dirigée par l’ancien seigneur de guerre Thomas Lubanga. Cet épisode de violence intense plonge la région dans une angoisse familière et aggrave une situation humanitaire déjà critique.
Selon des sources locales de la société civile, les combats, qui se sont poursuivis jusque dans la soirée, ont eu des conséquences directes sur les civils. Des balles perdues ont blessé plusieurs personnes. Un bilan humain, encore provisoire et difficile à établir avec précision en raison de l’insécurité, fait état de pertes de vies. La panique s’est emparée des habitants. De nombreuses familles, parmi lesquelles des déplacés internes déjà vulnérables, ont fui leurs abris pour chercher refuge à proximité de la base militaire des forces ougandaises (UPDF), considérée comme un point de sécurité relative dans ce conflit Ituri Bule.
La vie socio-économique est complètement paralysée. Les marchés sont fermés, les commerces baissés rideau, et les transports en commun sont à l’arrêt. Même les activités religieuses, cruciales en cette période, ont été suspendues. Cette paralysie témoigne de l’impact immédiat et profond de l’insécurité Djugu sur le quotidien des populations. Comment envisager la fête quand la menace est aux portes des villages ?
Désiré Malodra, acteur de la société civile en Ituri, confirme la difficulté d’accès aux zones des combats, rendant tout décompte exact des victimes et des destructions matérielles impossible pour l’instant. Cette opacité est un facteur d’angoisse supplémentaire pour les communautés touchées. Contacté, le porte-parole des FARDC a reconnu la reprise des hostilités et promis une communication officielle dans les prochaines heures. Cette attente laisse la population dans un vide anxiogène, entre rumeurs et peur.
Ces violences Ituri décembre 2024 surviennent dans une province meurtrie par des décennies de conflits cycliques. La résurgence des activités de la milice de Thomas Lubanga, condamné par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, souligne les défis persistants de la stabilisation. L’opération militaire en cours vise-t-elle à neutraliser définitivement cette menace ou s’agit-il d’un nouvel épisode dans une guerre d’usure ? La réponse des FARDC sera déterminante.
La veille de Noël, traditionnellement un moment de trêve et de recueillement, a été transformée en cauchemar pour les habitants de Bule et des environs. Cet événement rappelle avec brutalité que la paix en Ituri reste fragile et que les civils en paient toujours le prix le plus lourd. L’afflux de nouveaux déplacés vers des zones déjà saturées pose un défi humanitaire urgent, nécessitant une réponse rapide et coordonnée des acteurs sur le terrain.
Alors que les festivités de fin d’année commencent ailleurs dans le pays, une partie de l’Ituri est de nouveau cloîtrée, terrée, dans l’attente d’une accalmie. La communauté internationale, souvent témoin lointain de ces cycles de violence, peut-elle se contenter de constats récurrents ? La protection des civils et la recherche d’une paix durable doivent rester des impératifs absolus. Pour l’heure, à Bule, le seul vœu est celui de survivre à une autre nuit d’insécurité et de voir se lever un jour sans le son des armes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
