Cinq mois après avoir soulevé le trophée de la 59e édition de la Coupe du Congo, l’Association Sportive Simba se bat sur un terrain bien différent : celui des arriérés de paiement. Le club vainqueur attend toujours la perception de la prime Coupe du Congo, une enveloppe de 250 000 dollars promise à son sacre le 20 juillet dernier. Un silence radio de la part des instances dirigeantes laisse planer un doute lourd sur la gestion des récompenses dans le football national. Où est passée la Simba prime non payée ?
Depuis la finale, aucune ligne directrice, aucun calendrier n’a été communiqué officiellement au club champion. Selon plusieurs sources bien informées, le dossier croupirait toujours dans les bureaux de la FECOFA, sans que la lumière ne soit faite sur les raisons de ce retard paiement aussi prolongé. Ni explication administrative, ni obstacle bancaire n’ont été formellement signalés. Cette opacité nourrit les spéculations et jette une ombre sur la transparence des procédures.
Les coulisses racontent une histoire moins glorieuse que les exploits sur la pelouse. Le blocage, toujours selon nos informations, serait lié à des exigences informelles émanant de certains intermédiaires. Ces derniers conditionneraient l’accélération du traitement du dossier à l’octroi préalable d’une commission. Si cette pratique se vérifiait, elle poserait de graves questions sur la gouvernance football congolais. Peut-on accepter que la victoire d’un club soit monnayée en dehors des terrains ?
Cette situation place la Coupe du Président RDC, une compétition prestigieuse associée au nom du Chef de l’État, dans une position extrêmement délicate. Elle se retrouve malgré elle au cœur d’une polémique financière qui éclipse la performance sportive. L’image d’une institution qui ne respecterait pas ses engagements financiers est préjudiciable pour l’ensemble du football congolais. Comment croire en la valeur d’un trophée si la récompense qui l’accompagne n’arrive jamais ?
Sur le front, les joueurs et dirigeants de l’AS Simba patientent, dans une attente qui commence à peser lourd. Après l’effort physique et mental consenti pour décrocher la coupe, la reconnaissance financière, pourtant légitime, se fait désirer. Cette réalité est un coup dur pour le moral et la trésorerie du club. Elle illustre cruellement un paradoxe congolais : parfois, les plus grandes difficultés commencent après le coup de sifflet final, loin des projecteurs, dans les méandres d’une administration opaque.
Face à cette impasse qui perdure, l’appel à une implication des plus hautes autorités du pays se fait de plus en plus pressant. La Présidence de la République et le ministère des Sports et Loisirs doivent-ils intervenir pour débloquer cette situation ? Leur rôle n’est pas d’ouvrir un nouveau débat, mais bien de rappeler un principe intangible : une compétition se gagne sur le terrain, et la prime qui en est le corollaire doit être versée dans les délais les plus stricts. La crédibilité de tout l’édifice footballistique en dépend.
Au-delà du cas spécifique de l’AS Simba, c’est l’avenir et la fiabilité de toutes les compétitions nationales qui sont en jeu. Le football congolais aspire à se développer et à briller sur la scène continentale. Un tel objectif ne peut être atteint sans une gouvernance football congolais irréprochable et le respect scrupuleux des engagements pris envers ses clubs, ces acteurs de première ligne. La confiance, comme les titres, se gagne par des actes concrets. Il est temps que les promesses faites sur le papier se transforment en réalités sur les comptes en banque.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
