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Katumbi dénonce l’insécurité à l’Est et la corruption en RDC, prône un dialogue urgent

Six ans après la création de son parti, l’opposant Moïse Katumbi choisit l’anniversaire d’Ensemble pour la République pour lancer un réquisitoire cinglant contre l’exécutif congolais. Dans un communiqué publié ce dimanche, le président du parti dresse un constat sans concession d’une nation en perdition, pointant du doigt une triple crise : sécuritaire, morale et démocratique. Ce diagnostic sévère, assorti d’une proposition de sortie de crise, marque-t-il un tournant dans la stratégie de l’opposition politique congolaise ?

Le tableau brossé par Moïse Katumbi est sombre. L’Est de la République démocratique du Congo, notamment les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, s’enfonce dans une spirale de violence que l’État semble impuissant à enrayer. Le leader d’opposition impute cette insécurité endémique dans l’Est RDC à des « choix politiques désastreux » et à l’incapacité structurelle de l’appareil d’État à garantir la protection des citoyens. Pour Katumbi, le refus de s’attaquer aux racines des conflits perpétue un cycle de violence qui martyrise les populations. Cette critique frontale interroge la gestion sécuritaire du pays et place le gouvernement face à ses responsabilités les plus élémentaires.

Au-delà de l’insécurité, le constat s’élargit à une faillite générale de la gouvernance. Moïse Katumbi dénonce une corruption RDC généralisée qui a creusé un fossé abyssal entre une élite affairiste et une population livrée à une pauvreté extrême, privée d’accès aux services sociaux de base. Cette accusation de kleptocratie n’est pas nouvelle, mais elle prend un relief particulier dans un contexte de crise économique aiguë. Le régime est ainsi accusé de confisquer les ressources au profit d’un cercle restreint, laissant la majorité des Congolais dans le dénuement. Cette analyse rejoint les critiques récurrentes d’une grande partie de l’opposition politique Congo et de la société civile.

Le réquisitoire franchit un cap supplémentaire en évoquant une dérive autoritaire. Katumbi fustige un pouvoir qui instrumentaliserait la justice pour museler ses adversaires, recourant à des méthodes telles que les arrestations arbitraires, les détentions illégales, voire les enlèvements et les tortures. Cette instrumentalisation viserait indistinctement les opposants, les journalistes et les acteurs de la société civile, étouffant ainsi toute voix discordante. En pointant cette « dérive », l’opposant soulève la question fondamentale de l’état de droit et des libertés fondamentales dans la démocratie congolaise. Jusqu’où le pouvoir est-il prêt à aller pour se maintenir ?

Face à cette crise multidimensionnelle, Moïse Katumbi esquisse une voie de sortie qu’il présente comme la seule crédible : un dialogue politique RDC inclusif. Il plaide pour l’organisation de pourparlers associant le gouvernement, l’opposition politique non armée, le mouvement du M23 (sous l’acronyme AFC/M23) et la société civile, le tout sous la médiation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et du Conseil des Églises du Congo (ECC). Cette proposition, qui place les églises en garantes d’un processus apaisé, vise à créer un cadre de discussion large pour résoudre les conflits et tracer une nouvelle feuille de route nationale. Toutefois, une telle initiative peut-elle aboutir dans un climat de défiance aussi prononcé ?

En parallèle de cette offre de dialogue, le président d’Ensemble pour la République annonce des mesures concrètes pour structurer la contestation. La mise en place d’un « directoire national » et l’appel à une « mobilisation nationale pacifique » pour la liberté et la dignité humaine signalent une volonté de passer à une phase plus active et organisée de l’opposition. Katumbi joue ici un rôle de mobilisateur, cherchant à fédérer les mécontentements autour d’un projet commun de changement. Cette stratégie de mobilisation citoyenne, si elle se concrétise, pourrait représenter un défi de taille pour un pouvoir déjà contesté sur de nombreux fronts.

Au final, la déclaration de Moïse Katumbi dépasse le simple communiqué d’anniversaire pour s’apparenter à une plateforme politique et un ultimatum. En cristallisant les griefs d’une large partie de la population, l’opposant positionne son parti comme un pivot central dans la recherche d’une alternative. Le pouvoir est désormais sommé de répondre, soit en rejetant ces accusations, soit en engageant le dialogue proposé, sous peine de voir la tension monter d’un cran. La balle est dans le camp du gouvernement, mais aussi dans celui de la communauté nationale et internationale, qui observe les soubresauts de cette nation aux ressources immenses mais aux défis colossaux. L’avenir immédiat dira si cette sortie marquante de Katumbi infléchira la dynamique politique en RDC ou si elle restera une parole dans le désert d’un système verrouillé.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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