Le coup de sifflet final a retenti pour le Championnat d’Afrique des Nations ! La Confédération Africaine de Football a officialisé samedi 20 décembre 2025 la dissolution du CHAN, une décision qui a immédiatement provoqué une onde de choc à travers le continent. Parmi les voix les plus émues, celle de Santos Mutubile, l’artisan de la première victoire de la RDC en 2009, n’a pas caché sa stupeur et sa douleur. « Je suis abasourdi. Ça m’a fait très mal quand j’ai suivi cette nouvelle ! », a-t-il lancé sur les ondes de Radio Okapi, dépeignant une décision qu’il estime être un coup de massue pour l’essence même du football africain.
Cette annonce, faite par le président de la CAF Patrice Motsepe depuis le Maroc, marque la fin d’une aventure unique. Le CHAN, ce tournoi phare réservé aux joueurs évoluant dans leurs championnats domestiques, était bien plus qu’une compétition. C’était un tremplin, une vitrine incontournable pour les talents locaux cherchant à se révéler. Sa dissolution, insérée dans un vaste plan de réformes visant à alléger le calendrier et à l’aligner sur le modèle international de la FIFA, soulève une question cruciale : quelle voie pour la relève africaine maintenant ?
Santos Mutubile, figure historique du football congolais, ne mâche pas ses mots. Pour lui, cette page qu’on tourne porte un coup dur au professionnalisme sur le continent. « Les joueurs africains évoluant vont devoir travailler dur, ne fut-ce que pour aller faire le professionnalisme en Europe », a-t-il souligné. Son propos pointe du doigt le risque de voir se tarir un canal essentiel de détection et de valorisation. Sans cette plateforme, comment les ligues nationales pourront-elles retenir et faire briller leurs pépites ? La disparition du CHAN crée un vide que beaucoup redoutent.
Cette décision radicale de dissolution du CHAN n’est pourtant qu’une pièce d’un puzzle plus vaste. La CAF engage en effet une refonte en profondeur de son paysage compétitif. En ligne de mire, la création d’une Ligue des nations africaine, calquée sur le modèle européen, et dont le coup d’envoi est prévu pour 2028. Patrice Motsepe l’a affirmé : cette nouvelle compétition vise à « garantir une meilleure synchronisation du calendrier international » pour que les stars africaines puissent défendre leurs couleurs nationales chaque année pendant les fenêtres FIFA. Un projet ambitieux qui vise à hisser le prestige des rencontres continentales.
L’autre volet majeur de ces réformes CAF concerne la Coupe d’Afrique des Nations. Exit le cycle biennal ! Dès 2028, la CAN passera à une organisation tous les 4 ans, s’alignant ainsi sur le rythme de la Coupe du Monde. Le tournoi 2027 en Afrique de l’Est n’est pas concerné, mais l’édition 2029 est avancée à 2028 pour entériner ce nouveau tempo. Un changement de cap historique pour la plus prestigieuse des compétitions africaines, qui cherche à gagner en intensité et en valeur médiatique.
Alors, faut-il voir dans ces bouleversements une menace ou une renaissance ? La Ligue des nations africaine promet du spectacle et une régularité de haut niveau. La CAN tous les 4 ans pourrait en devenir un événement encore plus majeur. Mais le prix à payer, la disparition du CHAN, laisse un goût amer. La RDC, double tenante du titre (2009 et 2016), perd un trophée qu’elle chérissait. Le football continental est à la croisée des chemins, entre modernisation nécessaire et préservation de son identité. Le défi est immense : réussir à créer des élites sans sacrifier les racines qui les font naître. L’avenir dira si ce grand chambardement était le bon pari.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
