Dans les ruelles animées de Kindu, l’effervescence des fêtes de fin d’année pourrait vite virer au cauchemar. Alors que les familles préparent Noël dans la joie, la menace sourde des détonations de pétards plane, risquant de troubler la paix et de mettre en danger des vies. Face à ce constat, le maire Atibu Mulamba a pris une décision radicale. Dès maintenant, la commercialisation et l’usage des pétards sont strictement interdits sur l’ensemble de la ville. Une mesure forte, annoncée ce dimanche 21 décembre sur les ondes de Radio Okapi, qui vise à protéger la santé publique et à préserver la sérénité des habitants. Mais au-delà du bruit, quels sont les véritables enjeux de cette interdiction des pétards à Kindu ?
« Il a été constaté que dans certains quartiers, des jeunes s’adonnent à cette activité », a alerté le maire Atibu Mulamba, la voix empreinte de fermeté. Son message est clair : toute personne qui détient, vend ou utilise des pétards se met en infraction et sera traitée avec la rigueur de la loi. Les services de sécurité ont d’ailleurs reçu pour instruction de traquer les récalcitrants. Pour le premier édile, il ne s’agit pas seulement d’une question de nuisance sonore. Les détonations, souvent assimilées à des coups de feu, peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la santé publique, notamment pour les personnes vulnérables. « Il y a des hypertendus qui peuvent piquer des crises et mourir à cause de ces détonations », a-t-il expliqué, mettant en lumière un risque mortel trop souvent ignoré. En cette période de Noël, où les rassemblements et les émotions fortes sont monnaie courante, protéger les plus fragiles devient une priorité absolue.
Le contexte sécuritaire régional ajoute une couche de complexité à cette décision. Le Maniema, bien que paisible, n’est pas isolé des tensions qui secouent la région. Le maire a évoqué la guerre d’agression dont la RDC est victime de la part du Rwanda. « Quand il y a détonation, ça fait croire qu’il n’y a guère chez nous, alors que Kindu en particulier et le Maniema, en général, est dans la paix », a-t-il souligné. Dans un climat où la peur de l’instabilité est palpable, chaque explosion peut être interprétée comme un signe de trouble, alimentant l’anxiété collective. Comment célébrer sereinement lorsque le bruit d’un pétard peut réveiller la psychose d’un conflit lointain mais toujours présent dans les esprits ?
Cette sécurité mise à mal par les bruits ambiants trouve aussi un écho dans la recrudescence des vols à main armée dans la ville. Le maire a noté que les détonations, souvent confondues avec des tirs, plongent la population dans un état de vigilance permanente, voire de terreur. « Lorsqu’on entend ces détonations-là, ça peut mettre la population dans la psychose », a-t-il insisté. Ainsi, au-delà du simple désagrément, les pétards deviennent un élément perturbateur de l’ordre public, capable de déclencher des paniques inutiles et de détourner l’attention des véritables menaces. Dans une ville comme Kindu, où la quiétude est un bien précieux, maintenir un environnement calme est essentiel pour la cohésion sociale et le bien-être de tous.
Mais cette interdiction soulève aussi des questions plus larges sur la manière dont nous concevons les festivités. Est-il normal que la joie des uns puisse mettre en danger la santé ou la paix des autres ? La mesure du maire Atibu Mulamba invite à une réflexion collective sur nos traditions et leur adaptation aux réalités contemporaines. En bannissant les pétards, il ne fait pas seulement appliquer la loi ; il promeut une célébration responsable, où le respect d’autrui prime sur l’éclat momentané d’une explosion. Pour les habitants de Kindu, cela signifie peut-être renoncer à une habitude bruyante, mais au profit d’une tranquillité retrouvée et d’une solidarité renforcée.
En conclusion, l’interdiction des pétards à Kindu par le maire Atibu Mulamba est bien plus qu’une simple décision administrative. C’est un acte fort pour protéger la santé publique, préserver la paix sociale et adapter les célébrations aux enjeux de sécurité actuels. Alors que les fêtes de fin d’année approchent, elle rappelle que la véritable fête réside dans le partage et la sérénité, loin des détonations troubles qui peuvent semer la peur. Dans le Maniema, comme ailleurs en RDC, célébrer Noël dans le calme pourrait bien être le plus beau cadeau fait à la communauté.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
