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Exactions militaires à Kalolo : le chef du village dénonce la terreur des FARDC

Une atmosphère de terreur et d’arbitraire règne dans le village de Kalolo, en territoire de Moba, province du Tanganyika. Le chef de cette localité a porté, vendredi 19 décembre, une accusation grave devant les plus hautes autorités politico-militaires de la zone. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), déployées pour assurer la protection des civils, sont au cœur d’un scandale. Leur conduite est dénoncée comme une source de violence et d’insécurité pour la population qu’elles sont censées défendre.

Le chef du village Kalolo, représentant sa communauté, a interpellé l’administrateur du territoire de Moba, Victor Kanfwa, ainsi que le commandant du bataillon des forces terrestres des FARDC. Son récit est glaçant. Il affirme que des éléments des FARDC s’introduisent par effraction dans les domiciles, agressent physiquement les occupants et les soumettent à des rançons. Le quotidien des habitants est devenu un calvaire, marqué par la peur et l’humiliation.

Les témoignages recueillis décrivent des pratiques inhumaines. « Les militaires des FARDC tracassent la population, ils s’introduisent par effraction dans des maisons et tabassent les occupants. Parfois, ils font marcher nus en public certaines personnes et exigent de l’argent », a déclaré le chef de village, la voix chargée d’émotion. Ces faits constituent de graves violations des droits de l’homme et érodent la confiance entre l’armée et les civils dans une région déjà fragile.

Le prétexte invoqué par ces soldats pour justifier leurs exactions est tout aussi inquiétant. Ils qualifieraient systématiquement toute personne ne possédant pas de carte d’électeur de « combattant Wazalendo », un terme générique et dangereux dans le contexte sécuritaire local. Sous cette accusation arbitraire, ils imposeraient des amendes exorbitantes, variant entre 100 000 et 500 000 francs congolais. Comment une telle impunité peut-elle encore prévaloir ?

Les conséquences de cette tracasserie militaire sont palpables et dramatiques. La chefferie Kansabala, dont dépend Kalolo, est en train de se vider de ses habitants. Pris de panique, de nombreux villageois ont fui leurs maisons pour chercher refuge à Pweto, une localité voisine. « Face à cette situation, plusieurs habitants fuient le village et se réfugient à Pweto », a plaidé le chef, appelant à une intervention urgente des autorités. Cette migration forcée est un indicateur criant de la gravité des abus commis par les soldats de la RDC.

Un cas précis illustre la brutalité des méthodes employées. Les militaires auraient confisqué des chaises chez un habitant avant d’arrêter son fils âgé de seulement 13 ans. Cet acte, qui touche à un enfant, soulève des questions fondamentales sur le respect des lois et de la dignité humaine par certaines unités des FARDC. Où s’arrêteront ces exactions si rien n’est fait pour les stopper net ?

Face à ces révélations accablantes, l’administrateur du territoire de Moba, Victor Kanfwa, a été contraint de réagir. Il a promis publiquement de « mettre fin aux exactions des militaires des FARDC sur la population de ce village ». Il s’est engagé à se pencher sur le dossier pour trouver des solutions appropriées. Cependant, au-delà des promesses, la population attend des actes concrets et rapides. Le chef du village Kalolo a, quant à lui, clairement demandé le remplacement pur et simple des militaires actuellement déployés dans sa localité, signe d’une rupture de confiance totale.

Cette affaire intervient dans un contexte où des alertes similaires concernant des abus de forces de l’ordre, qu’il s’agisse de l’armée ou de la police, sont régulièrement signalées à travers le pays. Elle pose une question cruciale pour la stabilisation de l’est de la RDC : comment construire la paix et la sécurité si les institutions chargées de les imposer deviennent elles-mêmes une source d’insécurité et d’injustice ? La réponse des autorités de Moba sera scrutée à la loupe par une population épuisée par ces abus soldats RDC récurrents. Le défi est de taille : restaurer l’autorité de l’État dans le respect absolu des droits des citoyens.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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