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BCC : Radiation d’une messagerie financière, 112 établissements dans le collimateur

La Banque centrale du Congo (BCC) a pris une décision radicale en radiant l’établissement Force-Unie SARL de la liste officielle des messageries financières autorisées sur le territoire national. Cette mesure, annoncée ce samedi 20 décembre, marque un tournant dans le processus de durcissement de la surveillance du secteur des transferts de fonds en République Démocratique du Congo. Le siège social de l’entité sanctionnée, situé au numéro 127 de l’avenue Baraka dans la commune de Kinshasa, ne peut désormais plus exercer ses activités. L’autorité de régulation monétaire a, par voie de communiqué, formellement invité le public à cesser toute transaction avec cette organisation financière, dont le statut est désormais illégal.

Cette action ciblée n’est que la partie émergée de l’iceberg. En effet, la Banque centrale du Congo a simultanément adressé un avertissement sévère à cinquante autres messageries financières et soixante-deux bureaux de change. Ces cent douze établissements sont somméss de se présenter dans les plus brefs délais aux services de la direction de surveillance des intermédiaires financiers pour régulariser leur situation administrative. Le non-respect de cette injonction entraînera, sans délai, le retrait pur et simple de leur agrément d’exploitation. La BCC, par cette mise en demeure collective, démontre sa volonté inflexible d’assainir un secteur longtemps perçu comme opaque.

Cette offensive régulatrice s’inscrit dans le cadre strict des nouvelles dispositions légales entrées en vigueur le 27 décembre 2022, relatives à l’activité et au contrôle des établissements de crédit et assimilés. Le premier délai de conformité accordé aux opérateurs étant arrivé à échéance, la Banque centrale du Congo passe maintenant à la phase de sanctions. Cette temporalité était clairement annoncée ; son application marque donc l’entrée dans une ère de responsabilisation accrue. Comment les acteurs du secteur, souvent habitués à une certaine informalité, vont-ils absorber ce choc réglementaire ?

Les implications économiques de cette décision sont multiples. À court terme, on peut s’attendre à une contraction temporaire de l’offre de services de transfert de fonds, un canal vital pour une économie fortement dépendante des flux informels et des envois de la diaspora. Cette consolidation forcée du paysage financier pourrait, cependant, engendrer des effets structurants à moyen et long terme. En éliminant les acteurs non conformes, la BCC entend renforcer la sécurité, la traçabilité et la fiabilité des transactions. Pour l’usager congolais, cela se traduit par une protection accrue contre les risques de fraude, de blanchiment d’argent et de perte de capital.

Le secteur des messageries financières et des bureaux de change représente un maillon essentiel de l’inclusion financière en RDC, permettant à des millions de citoyens d’accéder à des services bancaires de base. La régulation financière en RDC, pilotée par la BCC, cherche ainsi à trouver un équilibre délicat : assainir sans asphyxier, contrôler sans étouffer l’innovation et la fluidité des échanges. La radiation de Force-Unie SARL et la menace qui pèse sur plus d’une centaine d’autres établissements envoie un signal fort aux marchés. La tolérance zéro pour les irrégularités administratives est désormais la norme.

À l’horizon, cette politique de nettoyage sectoriel pourrait redessiner la cartographie de la finance de proximité en République Démocratique du Congo. Elle favorisera probablement une concentration du marché autour des acteurs les plus solides et les plus transparents, au détriment des structures fragiles ou opaques. Pour la Banque centrale du Congo, l’enjeu est de taille : consolider la confiance dans le système financier national tout en garantissant la stabilité monétaire. Cette décision, aussi ferme soit-elle, peut être vue comme un investissement nécessaire dans la crédibilité future de l’écosystème financier congolais, un prérequis indispensable pour attirer des investissements plus structurants et soutenir une croissance économique inclusive.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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