Le chant joyeux de la chorale Gareganze a tourné au cri d’effroi ce samedi 20 décembre, lorsque leur bus a brutalement quitté la route. Sur la descente escarpée près du village Kakila, sur l’axe reliant Lubumbashi à Likasi, le lourd véhicule de la compagnie NGOKAF a fait une embardée avant de se renverser, projetant passagers et bagages dans un chaos de poussière et de métal tordu. « On chantait des cantiques, puis soudain, un grand choc, des gens qui hurlaient », témoigne un rescapé, encore sous le choc. Plus de dix personnes ont été blessées dans cet accident de circulation, certaines grièvement, rappelant une fois de plus la fragilité de la vie sur les routes du Haut-Katanga.
D’après les premiers éléments fournis par la Commission nationale pour la prévention routière (CNPR), la cause de ce drame est aussi banale que tragique : la distraction du chauffeur au volant. Alors qu’il négociait une portion dangereuse de la route, le conducteur était en pleine conversation téléphonique. Ce simple geste, interdit mais si fréquent, a suffi à lui faire perdre le contrôle du grand bus, transformant un voyage communautaire en scène de désolation. L’accident bus Lubumbashi Likasi soulève des questions brûlantes sur l’impunité et l’irresponsabilité qui règnent trop souvent sur nos axes routiers.
Les passagers n’étaient pas de simples voyageurs. Ils formaient le cœur battant de la chorale de la communauté Gareganze de la commune de Ruashi, à Lubumbashi. Partis pour une activité pastorale ou festive, ils se retrouvent désormais pour certains à l’hôpital, leur corps meurtri et leur esprit traumatisé. Cet accident qui a touché la chorale Gareganze est un drame collectif qui frappe toute une communauté. Comment une telle négligence peut-elle encore coûter si cher à des familles congolaises ? La route, espace de liberté, devient trop souvent un couloir de la mort quand les règles les plus élémentaires sont bafouées.
Le bus NGOKAF renversé gît maintenant sur le bas-côté, symbole criant d’un système à bout de souffle. Les images de l’épave circulent sur les réseaux sociaux, suscitant colère et incompréhension. Le chauffeur téléphone accident RDC n’est malheureusement pas un cas isolé. Combien de vies faudra-t-il encore sacrifier avant que des mesures fermes ne soient prises ? Les compagnies de transport, comme NGOKAF, doivent-elles être tenues pour responsables des agissements de leurs employés ? La recherche du profit et les cadences infernales poussent-elles les conducteurs à prendre des risques inacceptables, au mépris total de la sécurité des passagers ?
Les blessés de l’accident route Haut-Katanga, eux, paient le prix fort. Evacués vers les centres de santé de la région, ils affrontent désormais la douleur physique et les séquelles psychologiques. Leurs proches, anxieux, se relayent aux portes des salles de soins. Cet événement met en lumière le manque criant de moyens des services d’urgence sur certains axes, où les secours mettent parfois longtemps à arriver. La prévention routière, souvent reléguée au second plan, doit devenir une priorité nationale. Des campagnes de sensibilisation choc sur les dangers du téléphone au volant, des contrôles stricts et des sanctions dissuasives sont indispensables.
Au-delà de ce fait divers tragique, c’est toute la culture de la sécurité routière en République Démocratique du Congo qui doit être interrogée. Les infrastructures vétustes, le mauvais état des véhicules et les comportements à risque forment un cocktail explosif. Chaque jour, des familles congolaises montent dans des bus en croisant les doigts, espérant arriver à destination saines et sauves. Quand donc l’État, les entreprises de transport et les usagers vont-ils véritablement s’allier pour en finir avec cette hécatombe silencieuse ?
L’accident de Kakila doit servir de électrochoc. Il ne suffit pas de déplorer les blessés et de pointer du doigt un chauffeur négligent. Il faut une mobilisation générale. Les associations de victimes, les églises comme celle de la communauté Gareganze, et les médias ont un rôle crucial à jouer pour maintenir la pression. La vie humaine n’a pas de prix, et le droit à la sécurité sur les routes est fondamental. En cette période où les familles se préparent aux fêtes, ce drame vient nous rappeler douloureusement que le plus précieux des voyages, c’est celui qui se termine sans encombre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
