Un samedi qui devait être joyeux s’est transformé en cauchemar sur la route reliant Lubumbashi à Likasi. Dans la descente abrupte près du village Kakila, un grand bus de transport en commun a quitté la chaussée et s’est lourdement renversé. À son bord, des membres d’une chorale, le cœur léger, partis partager leur foi et leur musique. Les cris ont remplacé les chants, la panique a envahi l’habitacle. Ce scénario tragique n’est malheureusement plus une surprise sur les axes du Haut-Katanga, où la sécurité routière semble trop souvent reléguée au second plan.
Plus de dix personnes ont été blessées lors de cet accident routier Likasi, selon les premiers éléments communiqués par la Commission nationale pour la prévention routière (CNPR). Le véhicule impliqué, un bus appartenant à la compagnie NGOKAF, assurait une liaison sur cet axe très fréquenté. Les secours, prévenus rapidement, se sont rendus sur les lieux pour prodiguer les premiers soins et évacuer les victimes vers les structures de santé les plus proches. L’état de certaines personnes blessées a suscité une vive inquiétude parmi les témoins de la scène.
Les autorités pointent du doigt une cause évitable et pourtant récurrente : la distraction du chauffeur au volant. D’après les constatations initiales, le conducteur était en pleine conversation téléphonique au moment où il a perdu le contrôle de son véhicule dans cette zone dangereuse. Cette distraction téléphone conduite a une fois de plus montré ses conséquences dramatiques. Comment un tel manquement aux règles élémentaires de prudence peut-il encore se produire ? Jusqu’à quand faudra-t-il attendre pour que l’usage du téléphone en conduisant soit sévèrement réprimé et culturellement banni ?
Les passagers n’étaient pas de simples voyageurs anonymes. Il s’agissait des membres de la chorale de la communauté Gareganze, basée dans la commune de Ruashi à Lubumbashi. Ils se rendaient vraisemblablement à une rencontre ou un événement communautaire. Cet accident bus Lubumbashi a donc directement touché le tissu social et associatif local, rappelant que derrière chaque statistique, il y a des vies, des familles et des projets brusquement interrompus. Le choc est d’autant plus grand pour cette communauté soudée.
Cet événement vient noircir un peu plus le bilan déjà lourd de la sécurité routière Haut-Katanga. La route, souvent dégradée, les véhicules parfois mal entretenus, et les comportements à risque des conducteurs forment un cocktail explosif. Combien de blessés accident RDC faudra-t-il encore déplorer avant une prise de conscience générale ? Les campagnes de sensibilisation semblent insuffisantes face à l’inconséquence de certains. Les transporteurs ont-ils une part de responsabilité dans la formation et le suivi de leurs employés ? La question mérite d’être posée.
Au-delà de la recherche des responsabilités, cet accident soulève des enjeux sociétaux majeurs. L’indiscipline sur les routes congolaises est le reflet d’un mépris plus large pour la vie humaine et le bien commun. Elle traduit aussi un système où la pression économique et les délais à tenir poussent parfois les conducteurs à prendre des risques insensés. La recherche du gain rapide peut-elle justifier de mettre en danger des dizaines de vies ? La réponse devrait être évidente, pourtant la réalité des faits montre le contraire.
Il est urgent que les autorités, tant nationales que provinciales, renforcent les contrôles sur ces axes mortifères. Mais la solution passe aussi par un changement de mentalité. Chaque citoyen, chaque passager, doit se sentir en droit de rappeler à l’ordre un chauffeur imprudent. La sécurité routière est l’affaire de tous. Le drame de Kakila doit servir de catalyseur pour une action ferme et concertée, afin que les routes du Congo ne soient plus synonymes de peur et de deuil, mais simplement de liaisons et de rencontres.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
