En visite à Kinshasa dans le cadre d’un projet urbain, l’ancien ministre belge de la Défense, André Flahaut, a tenu à souligner l’importance de la coopération bilatérale entre la République Démocratique du Congo et la Belgique. Lors d’une audience privée avec le vice-Premier ministre congolais, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Guy Kabombo Muadiamvita, vendredi 19 décembre, il a plaidé pour un renforcement des liens stratégiques entre les deux nations.
« Je crois fermement, en tant qu’ancien ministre de la Défense belge, qu’il est important de s’inscrire dans un mouvement qui remet à l’ordre du jour la solidarité entre la RDC et la Belgique, par le partage d’expérience », a déclaré André Flahaut à l’issue de cette rencontre. Cette prise de position intervient dans un contexte où la sécurité dans l’Est de la RDC reste préoccupante, avec des groupes armés qui continuent de semer la terreur et de déstabiliser la région.
La visite d’André Flahaut en RDC n’est pas isolée. Elle fait suite à la récente visite officielle du ministre belge de la Défense et du Commerce extérieur, Theo Francken, qui s’était rendu à Kinshasa pour sa première tournée dans le pays. Theo Francken avait alors réaffirmé le soutien de la Belgique face aux défis sécuritaires que traverse l’Est du Congo, une zone minée par des conflits depuis des décennies. Cette succession de rencontres illustre un regain d’intérêt de Bruxelles pour les questions de défense en République Démocratique du Congo.
Historiquement, les relations entre la RDC et la Belgique ont été marquées par le passé colonial, mais elles évoluent aujourd’hui vers un partenariat plus équilibré, notamment dans le domaine de la défense. La Belgique apporte son expertise pour renforcer les capacités des Forces armées de la RDC (FARDC), que ce soit par la formation des troupes ou par un appui logistique. Cette coopération RDC Belgique défense est perçue comme un pilier essentiel pour stabiliser le pays, en particulier dans les provinces orientales où la violence persiste.
André Flahaut, figure politique belge bien connue, a salué l’accompagnement de Bruxelles dans ce processus. Selon lui, le partage d’expérience entre les deux pays est mutuellement bénéfique. La Belgique, en tant que membre de l’Union européenne et de l’OTAN, peut offrir des perspectives précieuses en matière de gestion des crises et de réforme du secteur de la sécurité. Pour la RDC, cette collaboration est une opportunité de moderniser son armée et de mieux faire face aux menaces internes et transfrontalières.
Mais quelle est la portée réelle de ces déclarations ? Les observateurs internationaux suivent de près l’évolution de la situation en RDC, où la communauté internationale est engagée depuis longtemps. La visite officielle à Kinshasa d’André Flahaut, bien qu’informelle, s’inscrit dans une dynamique diplomatique plus large. Elle témoigne d’un intérêt renouvelé de la Belgique pour son ancienne colonie, désormais partenaire stratégique dans une région instable.
Guy Kabombo Muadiamvita, le ministre congolais de la Défense, n’a pas fait de déclaration publique immédiate après cette entrevue. Cependant, on peut supposer que les discussions ont porté sur les modalités concrètes de la coopération, peut-être en lien avec les récentes initiatives belges. La sécurité dans l’Est Congo reste une priorité absolue pour le gouvernement congolais, qui cherche à consolider son autorité face aux multiples défis, y compris l’activité des groupes rebelles et les tensions frontalières.
À plus long terme, cette solidarité affichée entre la RDC et la Belgique pourrait-elle déboucher sur des actions tangibles ? L’engagement belge, s’il se concrétise par des programmes de formation et des équipements, pourrait contribuer à renforcer l’efficacité des FARDC. Toutefois, les défis sont immenses : corruption, manque de ressources, complexité du terrain. La coopération doit donc être soutenue et adaptée aux réalités locales pour avoir un impact durable sur la stabilité régionale.
En conclusion, la visite d’André Flahaut à Kinshasa, bien que discrète, s’avère significative. Elle rappelle que la Belgique maintient un lien étroit avec la RDC, notamment dans le domaine de la défense. Dans un contexte géopolitique où les puissances étrangères sont de plus en plus actives en Afrique centrale, cette relation bilatérale pourrait jouer un rôle clé pour la paix et la sécurité. Cependant, le chemin sera long, et les acteurs devront faire preuve de persévérance et de pragmatisme pour transformer les paroles en actes concrets.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
