Une opération militaire de grande envergure a une nouvelle fois ensanglanté le territoire de Kwamouth. La nuit du jeudi au vendredi 19 décembre, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont engagé des combats meurtriers contre des éléments de la milice Mobondo au village Epumbulu, dans la province du Maï-Ndombe. Le bilan provisoire fait état de quatre miliciens neutralisés et d’un autre capturé, marquant un épisode de plus dans ce conflit armé qui mine la région.
Selon des sources sécuritaires proches des FARDC Maï-Ndombe, l’engagement a été violent et rapide. Les militaires, agissant dans le cadre de l’opération Ngemba, ont mené une attaque ciblée en réponse à des mouvements suspects signalés dans la zone. Les affrontements à Kwamouth auraient permis aux troupes gouvernementales de reprendre le contrôle d’un point stratégique, contribuant ainsi à la sécurité Kwamouth, objectif prioritaire des autorités.
Les pertes subies par les miliciens Mobondo ne se limitent pas aux hommes. Deux armes à feu de calibre supérieur ainsi qu’un lot important de machettes ont été récupérées par les forces régulières. Cette saisie est significative. Ne prive-t-elle pas les assaillants d’une partie cruciale de leur capacité de nuisance ? Elle illustre la nature hybride de cette milice, combinant armement moderne et outils de terreur plus rudimentaires.
Dans les heures qui ont suivi l’accrochage, les opérations de ratissage se sont intensifiées. Les FARDC poursuivent sans relâche leur mission de sécurisation du périmètre, traquant d’éventuels fuyards et sécurisant les axes pour prévenir toute nouvelle incursion. La région, théâtre récurrent de violences, reste sous haute tension. La population civile, prise en étau dans ce conflit armé au Maï-Ndombe, vit dans la crainte permanente de représailles.
Face à cette anxiété légitime, l’armée a tenu à rassurer. Le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole de l’opération Ngemba, a diffusé un communiqué officiel. Il y affirme que « toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour garantir la sécurité et maintenir la quiétude dans cette partie du territoire de Kwamouth ». Ce message vise particulièrement à apaiser les esprits en cette période des festivités de fin d’année, souvent propice à une recrudescence des activités des groupes armés.
Mais au-delà des déclarations, quelle est la réalité sur le terrain ? Les affrontements à Kwamouth ne sont pas isolés. Ils s’inscrivent dans un cycle de violence plus large lié à des conflits communautaires, à l’exploitation des ressources et à la présence de groupes armés non-étatiques. La milice Mobondo, dont les motivations et les soutiens font l’objet d’enquêtes, représente un défi sécuritaire persistant pour les FARDC dans la province.
La réponse militaire, bien que ferme, soulève des questions sur la durabilité de la paix. Les opérations de ratissage peuvent-elles à elles seules éradiquer les racines de l’insécurité ? La neutralisation de plusieurs miliciens Mobondo est une victoire tactique, mais la stratégie à long terme devra inévitablement intégrer des volets socio-économiques et politiques pour une pacification définitive.
Les autorités provinciales appellent également à la vigilance des communautés et à la collaboration avec les forces de l’ordre. La circulation d’informations fiables est présentée comme un élément clé pour anticiper les mouvements des groupes armés et prévenir des attaques. La sécurisation de Kwamouth et de ses environs reste une priorité absolue, alors que la région tente de se relever de vagues successives de violences.
Le conflit armé au Maï-Ndombe continue de déplacer des milliers de familles et de perturber les activités agricoles, pilier de l’économie locale. Chaque accrochage, comme celui d’Epumbulu, reporte un peu plus l’espoir d’une normalisation durable. La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation, tandis que les acteurs humanitires tentent d’apporter une aide souvent entravée par l’insécurité.
À ce jour, les FARDC maintiennent un déploiement renforcé dans le territoire. L’objectif annoncé est clair : briser le réseau des miliciens Mobondo, restaurer l’autorité de l’État et permettre le retour des civils dans leurs foyers en toute sécurité. La prochaine étape sera-t-elle décisive ? L’efficacité des récentes opérations et la capacité des forces de sécurité à maintenir une présence dissuasive dans la durée en seront les principaux indicateurs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
