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Nord-Kivu: Affrontements meurtriers entre le M23 et les Wazalendo à Bukombo

Un calme fragile, lourd de menaces, règne depuis ce jeudi dans les localités de Muko, Karambi et Mashango, au cœur du groupement Bukombo dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu. Cette accalmie fait suite à de violents affrontements Nord-Kivu qui ont opposé, mardi et mercredi, les rebelles de l’AFC M23 aux miliciens wazalendo Bukombo. Les combats, d’une rare intensité, ont une nouvelle fois plongé la population dans la terreur et l’exode.

Le bilan, encore provisoire, est lourd. Selon plusieurs sources locales concordantes, une personne a été tuée par balle et plusieurs autres ont été blessées lors des échanges de tirs. La violence s’est également traduite par des destructions massives de biens civils. Une dizaine d’habitations, appartenant à des populations déjà éprouvées par des années de conflit Rutshuru, ont été réduites en cendres. Les flammes ont notamment ravagé des maisons dans les trois villages directement touchés par les hostilités.

L’origine de ces nouveaux combats semble claire. Selon les informations recueillies auprès des habitants et des observateurs de la société civile, les éléments de l’AFC M23 ont lancé des opérations de ratissage dans la zone, spécifiquement à la recherche des combattants wazalendo du groupe CMC-FDP. Cette traque aurait déclenché les premiers accrochages, rapidement escaladés en affrontements généralisés. La stratégie des rebelles consistait apparemment à déloger les miliciens locaux de leurs positions, une manœuvre qui a directement exposé les civils pris entre deux feux.

« Il y a plusieurs maisons incendiées pendant les affrontements entre ces deux forces, surtout dans les villages autour de Bukombo. Ces opérations sont en cours depuis la semaine passée et nous ne savons pas quand elles prendront fin », témoigne un habitant, préférant garder l’anonymat par crainte de représailles. Son récit confirme une dégradation progressive de la sécurité Nord-Kivu RDC dans cette partie de la chefferie de Bwito depuis plus d’une semaine. La peur est désormais l’hôte permanent de ces communautés.

Les conséquences humanitaires sont immédiates et profondes. Les combats ont provoqué un nouveau mouvement de panique parmi les populations, contraintes de fuir leurs foyers pour se mettre en sécurité. Des familles entières ont trouvé refuge dans les localités voisines jugées plus sûres, ou dans la brousse environnante, sans abri et avec un accès minimal à la nourriture et à l’eau. Ce déplacement vient alourdir le fardeau déjà colossal des déplacés internes dans une province en proie à une crise humanitaire multiforme depuis des années.

Comment expliquer cette résurgence de la violence dans le groupement de Bukombo ? La zone, située dans l’arrière-pays de Rutshuru, est souvent le théâtre de luttes d’influence et de contrôle entre les différents groupes armés. La présence des wazalendo, des milices d’autodéfense communautaire, est une réponse locale à l’insécurité mais contribue également à fragmenter le paysage militaire et à complexifier les dynamiques du conflit Rutshuru. Les recherches menées par les rebelles du M23 visent à affaiblir ces groupes qui leur contestent le terrain.

La situation sécuritaire demeure extrêmement volatile. Bien qu’un calme relatif soit observé ce jeudi, aucune force de sécurité étatique ou de la mission de maintien de la paix n’est venue s’interposer ou sécuriser la zone après les combats. Les habitants craignent une reprise imminente des hostilités, d’autant que les opérations seraient, selon les dires locaux, « en cours ». La trêve actuelle ressemble davantage à un répit qu’à une résolution.

Les autorités provinciales et les organisations humanitaires ont-elles pris la mesure de cette nouvelle flambée de violence ? Pour l’heure, aucun commentaire officiel n’a filtré concernant ces incidents précis. L’attention médiatique et politique reste souvent focalisée sur les axes plus urbains, laissant les zones rurales comme Bukombo en proie à une cyclicité meurtrière. L’incendie des maisons, acte de vengeance ou de terreur, marque profondément le paysage et les esprits, rendant tout retour à une vie normale illusoire.

Le conflit Rutshuru entre ainsi dans une nouvelle phase de son histoire sanglante. Les affrontements Nord-Kivu entre l’AFC M23 et les wazalendo Bukombo illustrent la complexité et la porosité des lignes de front. Ils rappellent cruellement que la sécurité Nord-Kivu RDC est un objectif lointain, constamment mis à mal par des accès de violence localisée aux conséquences collectives. La communauté internationale, souvent spectatrice, peut-elle se contenter de compter les maisons brûlées et les familles déplacées ? La réponse humanitaire et sécuritaire, pour être efficace, doit impérativement atteindre ces théâtres d’opérations secondaires où se joue pourtant le destin de milliers de civis oubliés.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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