Une épidémie de choléra sévit actuellement dans le territoire de Ngandajika, en province de Lomami, faisant planer une lourde menace sur la santé publique locale. Depuis le mois de juin dernier, plus d’une centaine de cas ont été officiellement enregistrés, parmi lesquels dix se sont malheureusement soldés par un décès. Cette recrudescence des cas choléra RDC dans cette zone rappelle avec acuité la vulnérabilité de certaines communautés face aux maladies hydriques. La semaine dernière, trois nouveaux cas ont été notifiés dans la zone de santé de Kalambayi, confirmant la circulation active du vibrion.
Mais quelle est l’origine de cette flambée qui secoue les habitants de Kalambayi ? Pour le Dr Claude Ntambua, médecin chef de la zone de santé de Kalambayi, la réponse est claire : le non-respect des règles élémentaires d’hygiène. Dans une région où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement reste un défi quotidien, les comportements à risque facilitent la propagation de la bactérie. Le médecin lance un appel pressant aux autorités locales pour qu’elles fassent de la sensibilisation leur priorité absolue. Sans une campagne de prévention massive et soutenue, comment espérer endiguer cette épidémie Lomami ?
Les recommandations du Dr Ntambua sont précises et constituent le cœur de la lutte préventive. Elles s’articulent autour de trois piliers fondamentaux : l’hygiène des mains, l’hygiène alimentaire et le traitement de l’eau. « Ce que nous demandons à la population, c’est de veiller à l’hygiène des mains, de l’eau et à l’hygiène alimentaire », insiste-t-il. Concernant les repas, il est crucial de consommer des aliments cuits et encore chauds, et de bien les conserver. Pour l’eau, source majeure de contamination, le traitement est non-négociable. Il doit se faire soit par ébullition, soit par l’utilisation de produits comme les Aquatabs. Une hygiène eau Congo rigoureuse est la clé pour briser la chaîne de transmission.
Le lavage des mains au savon ou à la cendre est une barrière simple et efficace. Le médecin souligne l’importance de ce geste pour les mères de famille, notamment après avoir changé les couches de leurs enfants ou être allées aux toilettes, mais aussi avant et pendant la préparation des repas. Ces actions, bien que basiques, sauvent des vies. Pourtant, un obstacle de taille persiste : la défécation en plein air. Le Dr Ntambua alerte sur ce risque sanitaire majeur. « Quand on défèque en brousse, tous ces déchets, lorsqu’il pleut, sont drainés vers les rivières. Après la pluie, on court vers ces mêmes rivières pour puiser de l’eau. Or, cette eau est contaminée », explique-t-il. Ce cercle vicieux perpétue l’épidémie Lomami et met en lumière l’urgence de construire des latrines.
Face à cette situation, le médecin chef de zone ne se contente pas de conseils ; il sollicite une intervention forte des autorités. Il appelle à un renforcement des campagnes de sensibilisation et même à des mesures pour obliger les ménages à se doter de latrines. L’enjeu est de taille pour la santé Kalambayi. Sans assainissement amélioré, les efforts pour traiter l’eau ou se laver les mains risquent d’être anéantis par la contamination fécale de l’environnement. La lutte contre le choléra Ngandajika est donc une bataille qui se gagne sur tous les fronts : éducation, infrastructure et changement des comportements.
En conclusion, l’épidémie actuelle dans le territoire de Ngandajika est un signal d’alarme qui doit inciter à une action coordonnée et résolue. Les recommandations des professionnels de santé sont connues et éprouvées. Leur application massive, soutenue par les autorités et adoptée par les communautés, reste le seul moyen de protéger la population et de prévenir de futures crises. Chaque famille équipée d’une latrine, chaque goutte d’eau traitée, et chaque lavage de mains est un pas de plus vers l’éradication de ce fléau. La santé publique en RDC passe nécessairement par cet engagement collectif en faveur de l’hygiène et de l’assainissement.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
