La représentation nationale congolaise passe à l’action. Face à une insécurité grandissante qui mine le pays, la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale a enclenché une série d’auditions sécurité RDC cruciales. Ces rencontres, tenues à huis clos, visent directement les plus hauts responsables de l’appareil sécuritaire du pays.
Mercredi, le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a été longuement entendu par les élus. Cette audition intervient dans un contexte de vive inquiétude parlementaire face à la dégradation sécurité Congo. Les députés, alarmés par la persistance des violences sur l’insécurité territoire national, cherchent des réponses concrètes et des engagements fermes.
Conduits par le député Rubens Mikindo, les travaux de la commission défense sécurité parlement ne se veulent pas de simples formalités. L’objectif déclaré est d’analyser en profondeur les racines du mal. Pourquoi, malgré les efforts affichés, l’État peine-t-il à rétablir son autorité sur l’ensemble du territoire ? Comment expliquer la résilience des groupes armés, particulièrement à l’Est où la chute récente d’Uvira a sonné comme un coup de semonce ?
Face à des questions techniques et complexes soulevées par les parlementaires, le ministre Shabani a, selon les sources parlementaires, sollicité un délai. Il a promis de revenir devant la commission avec des éléments de réponse plus détaillés et des propositions plus affinées. Cette demande témoigne-t-elle de la complexité des défis ou d’une difficulté à présenter une stratégie claire et immédiate ?
Cette audition n’est que la partie émergée d’un processus plus large. Elle fait suite à l’audition du ministre de la Défense nationale, Guy Kabongo Mwadianvita, par la même commission. Les échanges avaient alors porté sur une évaluation globale du panorama sécuritaire, avec un focus incontournable sur les provinces de l’Est, théâtre de conflits prolongés et de tragédies humanitaires.
Le choix du huis clos, autorisé par l’article 43 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale sécurité RDC, est significatif. Il permet, en théorie, des échanges plus francs et directs, à l’abri des caméras et des polémiques publiques immédiates. Cette discrétion est-elle un atout pour obtenir des vérités de terrain ou un risque de manque de transparence envers une population qui exige des comptes ?
La commission a annoncé la poursuite de ces auditions sécurité RDC jusqu’à la fin de la semaine. D’autres responsables des services de sécurité et de renseignement sont attendus dans l’hémicycle. L’ambition est de dresser un diagnostic complet et sans concession avant de formuler des recommandations précises au gouvernement.
Cette initiative parlementaire intervient juste après la clôture de la session ordinaire de septembre. Elle montre une volonté de ne pas relâcher la pression et de maintenir la sécurité comme une priorité absolue de l’agenda politique. Le parlement congolais endosse-t-il ici pleinement son rôle de contrôle de l’action gouvernementale, dans un domaine où les échecs se paient au prix du sang ?
L’enjeu de ces auditions dépasse le simple exercice démocratique. Il s’agit de redonner confiance à une population épuisée par des décennies de violence. Les conclusions de la commission défense sécurité parlement et, surtout, la traduction concrète des échanges en mesures opérationnelles seront scrutées à la loupe. La crédibilité des institutions est en jeu, tout comme la capacité de l’État à garantir le premier de ses devoirs : la protection des citoyens et l’intégrité du territoire national.
Dans l’attente des rapports et des suites promises, une chose est certaine : l’Assemblée nationale a lancé un signal fort. La gestion de la sécurité n’est plus une affaire réservée aux seuls cabinets ministériels. Elle est soumise à l’examen exigeant des représentants du peuple, déterminés à trouver des solutions à la hauteur des défis colossaux qui frappent la République démocratique du Congo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
