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Donald Trump revendique la paix RDC-Rwanda et vise les minerais congolais : l’ambassadrice américaine rassure

La déclaration du président américain Donald Trump, affirmant avoir mis fin à la guerre entre la République démocratique du Congo et le Rwanda avant d’évoquer un accès privilégié aux minerais congolais, a provoqué un vif émoi dans les milieux politiques et la société civile de la RDC. Présentant la signature des accords de Washington comme un “miracle” et se positionnant en “faiseur de paix”, le locataire de la Maison Blanche a involontairement jeté une lumière crue sur les enjeux économiques sous-jacents à cette médiation diplomatique. Mais cette médiation cache-t-elle d’autres intérêts ? L’ambassadrice des États-Unis en RDC, Lucy Tamlyn, a été rapidement contrainte de clarifier la position américaine, rejetant toute idée de prédation et insistant sur la nature “gagnant-gagnant” des accords conclus.

Dans une intervention devant la presse, la diplomate a détaillé l’architecture complexe de l’accord de Washington. Elle a rappelé que celui-ci comprend non seulement un volet de paix entre la RDC et le Rwanda, où les États-Unis jouent les médiateurs, mais aussi un partenariat stratégique USA-RDC bilatéral. “Nous avons été clairs dès le départ : nous voulons sécuriser des chaînes d’approvisionnement pour des minerais critiques essentiels à nos industries et à notre défense”, a-t-elle expliqué, tout en mettant en avant les contreparties pour le Congo : financements, respect des lois locales et création d’emplois. Cette déclaration de Lucy Tamlyn vise à apaiser les craintes d’un simple pillage des ressources, mais elle confirme l’orientation stratégique de Washington vers le bassin du Congo, riche en cobalt, cuivre et tantale.

L’accord de partenariat stratégique signé en parallèle du traité de paix est un document dense qui engage les deux pays sur une série de projets structurants. Dans un délai de 30 jours, Kinshasa doit soumettre une première liste de projets prioritaires, les “DRC Designated Strategic Projects”, censés impulser l’industrialisation du pays. Ces initiatives devront stimuler la valeur ajoutée locale, renforcer les infrastructures et stabiliser les zones minières souvent en proie aux conflits. Parallèlement, la RDC doit identifier un “Strategic Asset Reserve” (SAR), un portefeuille d’actifs miniers critiques et aurifères sur lesquels les entreprises américaines bénéficieront d’un droit de première offre.

Parmi les chantiers phares identifiés figure la réhabilitation de la ligne ferroviaire Sakania-Lobito, un corridor vital pour l’exportation des minerais critiques RDC vers l’Atlantique via l’Angola. Ce projet, qui nécessitera une coordination tripartite et un financement mixte, illustre la volonté de désenclaver la ceinture cuprifère. Autre dossier d’importance : le méga-complexe hydroélectrique du Grand Inga. L’accord prévoit la création d’un comité de gouvernance spécifique pour accélérer son financement et ouvrir des opportunités aux entreprises américaines. Enfin, Washington s’engage à soutenir la formalisation de l’artisanat minier, l’amélioration de la gouvernance sectorielle et même la création d’une réserve stratégique de minerais en RDC pour stabiliser les marchés.

Un Comité de pilotage conjoint sera chargé de superviser la mise en œuvre de ces engagements, avec une première réunion prévue dans les 90 jours. Une revue triennale du partenariat est également inscrite dans le texte, mécanisme destiné à en ajuster les termes si nécessaire. Cette architecture détaillée montre que l’initiative va bien au-delà d’une simple médiation de circonstance entre la RDC et le Rwanda ; elle s’inscrit dans une stratégie de long terme pour sécuriser l’accès aux ressources minérales indispensables à la transition énergétique et à l’industrie de défense américaine.

Les déclarations de Donald Trump, bien que maladroites, ont donc le mérite de pointer une réalité géopolitique souvent passée sous silence : la paix dans la région des Grands Lacs est inextricablement liée à la gouvernance et au contrôle des ressources naturelles. Si l’ambassadrice Tamlyn assure que le peuple congolais en retirera des bénéfices tangibles, le succès de ce partenariat stratégique USA-RDC dépendra largement de la capacité de Kinshasa à négocier et à faire respecter ses intérêts nationaux dans le cadre de ces nouvelles institutions de suivi. La balle est désormais dans le camp des autorités congolaises pour transformer ce cadre ambitieux en progrès concrets pour la population, tout en évitant les écueils d’une dépendance économique renouvelée.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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