La tension monte à Kindu à quelques heures de la rencontre face au FC Céleste. Dans une ambiance électrique, Papy Kimoto, le pilote technique de Maniema Union, a décidé de prendre la parole. Face à une frange de supporters exaspérée par les performances en dents de scie du club, l’entraîneur a lancé un appel solennel au calme et à la raison. Une sortie médiatique qui tombe à pic, alors que le championnat national RDC entre dans une phase cruciale.
« J’appelle les supporters de Maniema Union à garder leur calme. Dans le football, il y a des jours avec et des jours sans. » La voix de Papy Kimoto, ce lundi 15 décembre 2025, était ferme, presque cassante. Le technicien, agacé par les sifflets et les critiques acerbes entendus récemment, a sorti les griffes. Pour lui, la grogne d’une partie du public local manque singulièrement de perspective. « Même le grand Real Madrid perd parfois », a-t-il asséné, comparaison audacieuse pour ramener ses troupes et leurs supporters à la réalité du football moderne. Un football où la domination n’est jamais une garantie, où chaque point se mérite dans la sueur.
Mais le cœur du message de Kimoto était plus cinglant. Il a pointé du doigt ce qu’il considère comme un manque de maturité flagrant chez certains fans de Kindu. Une attitude « excessive » et contre-productive, selon ses termes. À l’inverse, il a réservé ses plus chaleureux éloges aux supporters basés à Kinshasa, les érigeant en modèle de fidélité et de compréhension tactique. « Les vrais supporters de Maniema Union sont à Kinshasa. Eux comprennent le football et savent encourager l’équipe, même dans les moments difficiles », a-t-il lancé, provoquant sans doute quelques remous supplémentaires. Une déclaration qui sonne comme un coup de semonce et qui divise le cœur même de la famille verte et blanche.
Alors, la grogne des supporters est-elle justifiée ou contre-performante ? Le débat est ouvert. Sur le terrain, les chiffres parlent d’eux-mêmes : sept matchs nuls, trois victoires seulement. Un bilan qui explique la 5e place du Maniema Union dans le groupe B du championnat. La régularité, ce graal insaisissable, fait cruellement défaut. Le staff, lui, travaille jour et nuit pour trouver la clé, la bonne formule qui transformerait ces points de matchs nuls en victoires décisives. La quête de stabilité est le mot d’ordre absolu dans les coulisses du club.
« Nous travaillons sereinement pour gagner ce match », a assuré Papy Kimoto, les yeux déjà rivés sur la confrontation face au FC Céleste. L’objectif est clair : enchaîner. « Cela fait longtemps que nous n’avons pas aligné deux victoires. C’est l’objectif. » Un enchaînement positif qui pourrait tout changer, redonner confiance aux joueurs et, qui sait, apaiser les esprits les plus chauds dans les tribunes. Le football RDC est ainsi fait : une succession de défis où la psychologie compte autant que la technique.
La période est incontestablement difficile pour le Maniema Union. Mais ces phases de doute font-elles partie de l’ADN d’un grand club ? Papy Kimoto en est convaincu. Il appelle à la patience, à la persévérance et à une vision à plus long terme. Le championnat national RDC est un marathon, pas un sprint. Les supporters de Kinshasa l’ont semble-t-il intégré ; à Kindu, le message doit encore passer. L’heure n’est plus à la polémique stérile, mais au soutien inconditionnel. Car dans l’arène impitoyable du football, c’est souvent l’union qui fait la force. Les prochains matches, à commencer par celui contre le FC Céleste, seront le banc d’essai de cette nécessaire communion entre le terrain et les gradins. L’aventure continue, et chaque match est une nouvelle page à écrire pour le Maniema Union.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
