Dans les territoires ruraux de la République Démocratique du Congo, l’accès à une éducation de qualité relève souvent du défi quotidien. Pourtant, à Basankusu, une lueur d’espoir se dessine. L’École Primaire Lisafa et l’école maternelle Professeur Bongongo, dans la localité de Lisafa, incarnent une transformation tangible. Comment une initiative privée peut-elle catalyser un tel changement dans une région où les infrastructures scolaires étaient, jusqu’à récemment, quasi inexistantes ?
La réponse se trouve dans l’engagement du Groupe GBE Agri, par le biais de son ONG Développement Rural au Congo (DRC). En construisant et réhabilitant des bâtiments, en renforçant les capacités pédagogiques, le groupe a posé les bases d’un pôle éducatif en plein cœur du milieu rural. Ces actions s’inscrivent dans une stratégie plus large de responsabilité sociétale, où l’investissement dans l’éducation rurale Congo est vu comme le pilier d’un développement durable.
Le défi était de taille, notamment pour l’école maternelle Professeur Bongongo. Dans un environnement où la scolarisation précoce peine parfois à être comprise, le travail de conviction est primordial. Marthe Ekenga, la directrice, le confirme : « Nous sommes dans un milieu très rural, avec des parents qui ne comprennent pas toujours l’importance de l’école maternelle ». Face à cette réalité, les enseignants ont adopté une approche proactive, se rendant dans les camps pour sensibiliser les familles et accompagner physiquement les enfants. Un effort qui porte ses fruits, avec près de 150 jeunes apprenants qui maîtrisent désormais les bases du français et du lingala.
À quelques centaines de mètres, l’École Primaire Lisafa raconte une histoire similaire, mais à plus grande échelle. Ici, le directeur Roger Ingele évoque carrément un « miracle ». La construction d’un nouveau bâtissement par le GBE Agri éducation a mis fin à une époque où les enfants devaient quitter leur communauté pour étudier à Basankusu, la ville-centre. Aujourd’hui, 841 élèves remplissent 18 salles de classe. Ce chiffre, impressionnant, témoigne d’une confiance restaurée. « Si les parents inscrivent massivement leurs enfants ici, c’est parce qu’ils ont confiance dans l’enseignement dispensé », souligne le directeur, fier d’évoquer les anciens élèves devenus diplômés universitaires.
Ces deux établissements ne sont pas des cas isolés. Ils font partie d’un réseau de huit complexes scolaires gérés par l’ONG Éducation Rurale pour Tous (ERT), une branche de l’action de DRC. L’objectif est clair : offrir un accès équitable à l’éducation aux enfants vivant à proximité des plantations du groupe. Cette initiative est complémentaire aux actions de Santé Rurale Congolaise (SRC), formant un écosystème de développement intégré qui place l’humain au cœur du projet.
L’amélioration des infrastructures scolaires Équateur, particulièrement dans des zones reculées comme Basankusu, soulève des questions fondamentales. Quel est le véritable impact de telles initiatives ? Au-delà des murs neufs, c’est toute une dynamique communautaire qui est redéfinie. L’école redevient un lieu de rassemblement, de fierté et d’espoir. Elle ancre les familles dans leur territoire, leur offrant une perspective d’avenir sans avoir à migrer. La présence d’une école de qualité réduit les fractures sociales et géographiques, un enjeu crucial pour la cohésion nationale.
Le modèle porté par GBE Agri, à travers DRC et ERT, montre qu’une approche holistique est possible. En liant développement agricole, investissement dans les infrastructures scolaires et renforcement des capacités locales, l’entreprise contribue à transformer des villages en pôles économiques et éducatifs durables. Cependant, la pérennité de tels projets dépend d’un accompagnement continu. Comme l’appelle de ses vœux la directrice Marthe Ekenga, l’encadrement régulier des enseignants et l’envoi de formateurs sont essentiels pour maintenir et amplifier la qualité de l’enseignement.
L’histoire des écoles de Lisafa est plus qu’un simple rapport d’activité ; c’est un récit sur la résilience et la transformation. Elle démontre que l’accès éducation RDC, même dans ses zones les plus oubliées, peut être radicalement amélioré lorsque les acteurs privés assument pleinement leur rôle sociétal. Le chemin reste long, mais les premières pierres, solidement posées à Basankusu, tracent une voie prometteuse pour des centaines d’enfants et pour l’avenir de l’éducation rurale congolaise.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
