Une onde de choc sécuritaire traverse Bunia. En cette période des festivités de fin d’année, traditionnellement synonyme de liesse, une recrudescence inquiétante de la criminalité urbaine frappe plusieurs quartiers de la ville. Les nuits, autrefois calmes, sont désormais perturbées par des détonations sèches qui glacent le sang des habitants. Cette insécurité Ituri grandissante, marquée par des attaques de bandits armés, plonge la population dans une psychose constante, remettant en question la quiétude des fêtes.
Comment les habitants vivent-ils cette insécurité grandissante ? Les témoignages recueillis auprès de riverains dressent un tableau alarmant. Des hommes armés s’introduisent par effraction dans les domiciles, dépouillant les familles de leurs biens sous la menace d’une arme. Le modus operandi est varié et sournois. Certains criminels n’hésitent pas à se faire passer pour des clients avant de braquer des taximen isolés, leur dérobant leur moyen de subsistance : leur moto. Ces agressions, ciblant souvent des biens de valeur facilement monnayables, illustrent une criminalité Bunia qui s’adapte et prospère dans l’ombre de la nuit.
Les coups de feu entendus régulièrement ne sont pas de simples pétards de célébration. Selon des sources proches des services de sécurité, ces tirs sont le fruit d’échanges tendus entre les bandits armés Bunia et les patrouilles de police, ou le résultat de tentatives de vol qui tournent mal. Cette circulation incontrôlée d’armes légères alimente un cycle de violence, où chaque nuit peut basculer dans le drame. La peur s’est installée, modifiant les comportements : les sorties nocturnes sont réduites au strict minimum, et le moindre bruit suspect fait frémir.
Face à cette situation explosive, les autorités sont-elles dépassées ? Le commandement de la police de la ville de Bunia affirme avoir activé un plan de sécurisation spécifique. Le colonel Abeli Mwanga, commandant de la police urbaine, assure que les dispositifs ont été renforcés. Les patrouilles nocturnes ont été intensifiées et leurs effectifs étoffés par un appui crucial : l’unité Tigre des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Cette force conjointe procède également à des contrôles serrés des véhicules pendant la nuit, dans l’espoir de filtrer et d’interpeller les éléments malintentionnés.
Ces mesures ont-elles porté leurs premiers fruits ? La police Bunia arrestations de plusieurs présumés criminels. Ces interpellations seraient intervenues à la suite d’accrochages avec les forces de l’ordre. Si ces actions démontrent une réactivité des services de sécurité, elles ne suffisent pas à rassurer pleinement une population meurtrie. Aucun cas de meurtre n’a été officiellement enregistré dans le cadre de cette récente vague, une relative « bonne nouvelle » qui n’occulte pas la gravité des violences subies. Les vols à main armée, les intimidations et les tirs créent un climat de terreur inacceptable.
La période de fin d’année, souvent propice à une augmentation des délits, constitue un test majeur pour les forces de l’ordre. La sécurité fin d’année Bunia est un enjeu qui dépasse le simple maintien de l’ordre ; il s’agit de préserver le droit fondamental des citoyens à vivre sans crainte. Le colonel Mwanga lance un appel pressant à la population, l’exhortant à la plus grande vigilance et à une collaboration étroite avec les services de sécurité. La dénonciation de tout comportement ou individu suspect est présentée comme un maillon essentiel dans la chaîne de la prévention.
La balle est-elle désormais dans le camp des habitants ? Une coopération efficace entre la population et la police est indispensable pour démanteler les réseaux criminels. Cependant, cette demande de collaboration interroge aussi sur les moyens alloués à la sécurité communautaire et sur la capacité à instaurer une confiance durable. Les prochains jours, jusqu’à la nouvelle année, seront scrutés à la loupe. Ils détermineront si le renforcement des dispositifs et les arrestations annoncées parviendront à inverser la tendance et à rendre à Bunia une sérénité volée. La ville de l’Ituri retient son souffle, espérant que la nouvelle année n’apportera pas avec elle son lot de violence, mais bien un retour à la paix civile.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
