Un silence lourd, inhabituel, s’est abattu sur les terrains de la République démocratique du Congo. Ce samedi 13 décembre 2025, la nouvelle est tombée comme un coup de massue, ébranlant la communauté footballistique toute entière. Chico Ushindi Wa Kubanza, l’ailier droit de la JS Groupe Bazano, a tiré sa révérence à l’âge de 29 ans seulement, à Lubumbashi. La confirmation est venue des dirigeants mêmes de son club et du TP Mazembe, son ancienne maison, scellant une tragédie qui laisse un goût amer aux amoureux du ballon rond.
Le football congolais perd-il une de ses étoiles filantes ? Le parcours de Chico Ushindi, bien que trop court, a brillé de mille feux. Formé dans le creuset talentueux du CS Don Bosco, il avait intégré la prestigieuse écurie du TP Mazembe en 2017. Sous la tunique noire et blanche des Corbeaux, il a forgé son caractère, devenant l’un des joueurs à avoir passé le plus de temps sous contrat avec le club minier, malgré un chemin semé de prêts successifs. Ces étapes, loin d’être des échecs, ont façonné un joueur polyvalent, endurci, prêt à se battre pour chaque centimètre de terrain.
Son départ du TP Mazembe en 2024 n’a pas signé la fin de l’histoire, mais un nouveau chapitre. Après une brève escale sous les couleurs de l’AS Vita Club, le footballeur congolais a posé ses valises à la JS Groupe Bazano. C’est là, dans ce nouvel environnement, qu’il comptait écrire la suite de sa légende. Sa disparition soudaine interrompt brutalement ce récit, laissant ses coéquipiers et supporters dans l’incompréhension et la douleur.
Au-delà des clubs, c’est la nation qui pleure l’un des siens. Chico Ushindi a, à plusieurs reprises, eu l’immense honneur de revêtir le maillot sacré des Léopards RDC. Chaque sélection était un couronnement, la preuve tangible que son talent servait une cause plus grande que lui : celle de son pays. Comment mesurer l’étendue de la perte pour une sélection nationale toujours en quête de talents aguerris et dévoués ? Son nom s’inscrit désormais dans la liste, trop longue, de ces joueurs partis bien trop tôt.
Les réactions affluent, toutes empreintes d’une même émotion : le respect. Clubs, dirigeants et supporters unissent leur voix pour saluer la mémoire d’un guerrier discret. « Un joueur travailleur, humble et profondément attaché aux couleurs qu’il défendait », peut-on entendre dans les couloirs des stades et sur les réseaux sociaux. Au TP Mazembe, où il a laissé une empreinte indélébile, la tristesse est palpable. Son parcours reste un exemple de persévérance pour les jeunes pousses qui rêvent de briller au stade TP Mazembe.
Le décès de Chico Ushindi pose aussi des questions crues sur la condition du sportif. À l’heure où le football congolais cherche à se structurer et à offrir un environnement optimal à ses talents, cette tragédie rappelle la fragilité derrière la force apparente des athlètes. La Fédération Congolaise de Football-Association (FECOFA) et l’ensemble des acteurs du secteur auront-ils une pensée particulière pour ceux qui, comme Chico, ont tout donné sur le terrain ?
Son héritage, cependant, va bien au-delà des statistiques. Il incarne le rêve de tout jeune Congolais : sortir de l’anonymat, intégrer un grand club, et porter le drapeau national haut et fort. Son nom, Ushindi, signifie « victoire » en swahili. Une victoire sur l’adversité qu’il a longtemps symbolisée, et qui rend son départ d’autant plus injuste. La JS Groupe Bazano, club où il évoluait lors de son dernier souffle, se retrouve maintenant avec la lourde tâche de lui rendre un hommage à la hauteur de son engagement.
Le championnat national, qui reprendra ses droits, ne sera plus tout à fait le même. Une silhouette dynamique sur le flanc droit manquera à l’appel. Un sourire discret dans les vestiaires se sera éteint. Mais l’histoire du football est aussi faite de ces destins brisés qui, paradoxalement, renforcent la passion collective. Chico Ushindi Wa Kubanza n’est plus, mais l’élan qu’il a insufflé, la trace qu’il a laissée dans le cœur des supporters de la JS Groupe Bazano, du TP Mazembe et des Léopards, elle, est éternelle. Le deuil est national, la mémoire, elle, sera immortelle. La balle est maintenant dans le camp des vivants pour perpétuer ce combat, cette quête de la victoire qu’il portait si bien en son nom.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Eventsrdc
