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Nord-Kivu : l’effondrement des routes agricoles étrangle l’économie de Bwito à Rutshuru

Dans la chefferie des Bwito, au cœur du territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu, un réseau vital de routes agricoles délabrées paralyse depuis deux ans l’économie d’une des régions greniers de l’Est de la République Démocratique du Congo. Cette dégradation, qualifiée d’« avancée » par les usagers, s’est brutalement accélérée avec l’arrêt brutal des travaux de cantonnement manuel, laissant les axes de desserte agricole à l’abandon et transformant les trajets en véritables parcours du combattant.

La situation, décrite comme une « asphyxie logistique », affecte directement le transport des produits agricoles du Nord-Kivu. Les conducteurs de camions et de motos-taxis, seuls liens entre les champs fertiles de Bwito et les grands centres de consommation comme Goma, sont contraints à des acrobaties dangereuses. Les routes, autrefois entretenues, ne sont plus que successions de « nids de poule », de « bains de cochon » et de bourbiers infranchissables à la saison des pluies. Les ponceaux endommagés complètent un tableau d’infrastructure à bout de souffle, générant une hausse alarmante des accidents routiers dans les territoires ruraux.

« Actuellement, les routes sont dans un mauvais état. Pour qu’un camion chargé quitte Bwalanda pour arriver à Kibirizi, ce n’est plus facile, car à Kibingu, vers la rivière, trop d’accidents y sont enregistrés », témoigne Thierry Kambale, un transporteur local. Son constat est sans appel : l’arrêt du cantonnage a sonné le glas de la fluidité des échanges. La zone de Kibingu, en particulier, est devenue un point noir notoire, synonyme de pertes matérielles et de risques permanents pour les conducteurs.

Face à cette impraticabilité chronique, les transporteurs ont adopté une stratégie de survie coûteuse : la fragmentation des chargements. Contraints de réduire de moitié la cargaison par voyage pour franchir les passages critiques, ils doivent effectuer deux allers-retours au lieu d’un, doublant ainsi leurs frais de carburant, d’usure des véhicules et de main-d’œuvre. « Ils amènent une petite quantité jusqu’à Kibirizi où ils stockent tout, après ils chargent maintenant toute la marchandise », explique Thierry Kambale. Cette pratique en cascade grève sévèrement leur marge bénéficiaire et, in fine, le prix des denrées à l’arrivée sur les marchés.

Les conséquences économiques de cette paralysie sont en cascade. En amont, les agriculteurs de Bwito à Rutshuru voient leurs récoltes pourrir sur place ou se vendre à des prix dérisoires, faute de pouvoir les évacuer rapidement. En aval, les marchés urbains subissent des tensions sur les approvisionnements et une inflation sur les prix des produits frais. Cette rupture dans la chaîne de valeur agricole étouffe la relance économique d’une province déjà fragilisée, privant les acteurs locaux de revenus essentiels et entravant la sécurité alimentaire régionale.

Comment un grenier aussi vital peut-il être coupé de ses débouchés par le simple délaissement de ses artères ? La question, brûlante, hante les usagers qui lancent un cri d’alarme unanime aux autorités provinciales et aux organisations humanitaires présentes dans la région. Ils réclament une intervention urgente pour la réhabilitation complète de ces axes, arguant que sans routes praticables, toute politique de développement agricole ou de stabilisation socio-économique dans le Nord-Kivu restera lettre morte.

L’enjeu dépasse la simple réparation de voies. Il s’agit de redonner vie à un circuit économique essentiel, de sécuriser les moyens de subsistance de milliers de familles et de désenclaver des territoires prometteurs. La remise en état des routes agricoles délabrées de Bwito représenterait un investissement stratégique dans la résilience et la croissance de toute la province. Dans l’attente d’une réponse, les transporteurs continuent de négocier chaque mètre de chaussée, au prix fort, tandis que l’économie locale, elle, reste enlisée.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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