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Lubumbashi : l’opération Ndobo fait 300 arrestations

Une vaste opération de bouclage mixte, impliquant les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et la Police Nationale Congolaise (PNC), a été menée avec fermeté ce mercredi 10 décembre à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga. Baptisée « Ndobo », cette intervention sécuritaire d’envergure a conduit à l’interpellation de plus de trois cents personnes, présentées dans la foulée au gouverneur de province intérimaire, Martin Kazembe. L’objectif avoué ? Frapper fort le banditisme urbain à l’approche des périodes de festivités de fin d’année, souvent propices à une recrudescence des activités criminelles.

L’opération Ndobo, dont le nom signifie « balayage » en langue locale, s’est déployée dans plusieurs quartiers réputés sensibles de la capitale katangaise. Les communes de Kampemba, Lubumbashi et Kamalondo ont été particulièrement ciblées, avec des interventions dans les zones de Kabetsha, Kamisepe et Kasapa. Le quartier périphérique dit « Potager », situé sur l’axe Lubumbashi–Kipushi dans la commune Annexe, a également fait l’objet d’un ratissage minutieux. Cette coordination entre l’armée et la police pour une opération de cette ampleur souligne la priorité absolue donnée au rétablissement d’un climat de sécurité.

Les individus interpellés, des hommes et des femmes, sont suspectés d’être impliqués dans un large éventail d’activités illicites. Les accusations portent principalement sur la détention illégale d’armes blanches et à feu, le trafic de chanvre indien et la vente d’alcools frelatés ou prohibés. Les forces de l’ordre ont également ciblé des lieux de rendez-vous clandestins, communément appelés « staffs », connus pour être des points de ralliement et de planification pour les délinquants et autres criminels. La neutralisation de ces réseaux est considérée comme cruciale pour démanteler l’écosystème du banditisme urbain à Lubumbashi.

Cette opération FARDC police n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de renforcement de la sécurité en prévision des fêtes de fin d’année. Les autorités provinciales, face à la montée des inquiétudes citoyennes, ont choisi d’adopter une posture proactive. La période des célébrations, caractérisée par une circulation accrue d’argent et de biens, constitue en effet un terreau fertile pour les vols à main armée, les agressions et autres méfaits. Prévenir plutôt que guérir semble être le mot d’ordre des services de sécurité du Haut-Katanga.

Lors de la présentation des suspects, le gouverneur intérimaire Martin Kazembe a été on ne peut plus clair. « Ces personnes vont répondre de leurs actes devant la justice », a-t-il affirmé, marquant la détermination des autorités à ce que la loi suive son cours. Il a toutefois précisé, en écho aux déclarations de la police, que tous les interpellés ne seraient pas systématiquement retenus. Un processus de vérification d’identité et d’enquête préliminaire est en cours. Certains individus, pris dans les mailles du filet sans lien avéré avec des activités criminelles, pourront ainsi être relâchés. Cette nuance est importante pour respecter les droits individuels et éviter les arrestations arbitraires.

Mais au-delà de l’action répressive, quel message les autorités souhaitent-elles envoyer ? L’opération Ndobo vise aussi à restaurer la confiance entre la population et ses forces de sécurité. La police a lancé un appel solennel aux habitants de Lubumbashi, les encourageant à collaborer davantage et à dénoncer les présumés malfaiteurs. Cette collaboration est présentée comme la clé de voûte d’une sécurité durable. Sans information fiable provenant des quartiers, les opérations coup de poing, aussi spectaculaires soient-elles, risquent de n’avoir qu’un effet temporaire. La lutte contre le banditisme urbain peut-elle être gagnée sans une alliance sincère entre citoyens et forces de l’ordre ?

Les arrestations à Lubumbashi réalisées ce 10 décembre dessinent les contours d’un défi complexe. Le banditisme urbain dans le Haut-Katanga, comme ailleurs, se nourrit souvent de la précarité économique et sociale. Si les opérations de bouclage sont nécessaires pour déloger les réseaux criminels et rassurer la population à court terme, une réflexion sur les causes profondes de la délinquance s’impose. Les « staffs » ne sont souvent que le symptôme visible de problèmes plus enfouis.

Alors que les suspects de l’opération Ndobo attendent leur audition, les regards sont tournés vers la justice. Sa capacité à traiter ces dossiers avec célérité et équité sera scrutée. Le bilan final de cette vaste opération sécuritaire dépendra en grande partie de la suite judiciaire donnée. Pour l’heure, les rues de Lubumbashi semblent sous surveillance renforcée. L’objectif immédiat de sécurisation des festivités de fin d’année est en passe d’être atteint, mais le travail de fond pour une paix urbaine pérenne ne fait que commencer. La population, entre soulagement et attentisme, espère que ce coup de filet marquera un tournant décisif.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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