Le vice-premier ministre congolais chargé de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a pris une décision radicale ce lundi 8 décembre. Dans un message Telegram diffusé aux services concernés, il a formellement interdit l’utilisation d’escortes policières et militaires sur l’ensemble du territoire national. Cette mesure, qualifiée d’immédiate et sans appel, vise à mettre un terme à des pratiques jugées abusives et dangereuses pour la sécurité des citoyens.
L’interdiction escortes policières RDC s’accompagne également d’une proscription stricte de l’usage des sirènes, des gyrophares et des feux multicolores pour toutes les personnalités, qu’elles soient publiques ou privées. La directive de Jacquemain Shabani escortes est claire : aucun véhicule privé ou moto ne peut, sous aucun prétexte, faire usage de ces dispositifs. Cette décision intervient dans un contexte où les abus escortes militaires Congo étaient devenus monnaie courante, créant un sentiment d’insécurité et d’impunité sur les routes.
« Je vous enjoins de faire stricte application de la présente instruction », a martelé le numéro deux du gouvernement, tout en annonçant des sanctions sévères en cas de négligence. Cette fermeté s’explique par la nécessité de rétablir l’autorité de l’État et le respect du Code de la route. La mesure est présentée comme transitoire, en attendant la promulgation d’un acte juridique définissant précisément quelles personnalités peuvent légitimement bénéficier d’une escorte ou d’une garde rapprochée.
Les sirènes interdites RDC symbolisaient en effet un privilège souvent détourné. Depuis des mois, des rapports faisaient état d’utilisations injustifiées par des individus n’y ayant aucun droit. Cette situation engendrait des comportements dangereux, des accidents, et minait la confiance des populations envers les forces de l’ordre. La sécurité routière RDC était directement impactée par ces convois qui ignoraient allègrement les feux rouges et les injonctions des agents de circulation.
À Kinshasa, épicentre de ces abus, la nouvelle a été accueillie avec un mélange de scepticisme et d’espoir. Les usagers de la route ont longtemps dénoncé la brutalité et les menaces proférées par certains membres des escortes. Ces gardes rapprochés, censés protéger, étaient régulièrement accusés de semer la terreur. Leurs véhicules, arborant des gyrophares clignotants, fonçaient dans les embouteillages, forçant les autres automobilistes à se ranger sur le bas-côté.
Cette interdiction marque-t-elle un tournant dans la gouvernance sécuritaire du pays ? La question est sur toutes les lèvres. Pour les observateurs, la volonté politique semble réelle. En s’attaquant à ce symbole de l’impunité des élites, le gouvernement envoie un signal fort. Reste à savoir si l’application sera effective sur le terrain. Les services de police et d’armée, directement concernés par l’ordre, devront désormais se plier à la règle commune.
L’efficacité de cette mesure dépendra de la rigueur des contrôles et de la sévérité des sanctions promises. Le vice-premier ministre a été catégorique : toute infraction sera sévèrement réprimée. Cette approche vise à dissuader immédiatement les contrevenants potentiels. Elle s’inscrit dans une logique plus large de restauration de l’État de droit et de protection des citoyens ordinaires, trop souvent victimes de ces exactions.
La sécurité routière RDC est un enjeu majeur de développement et de protection des vies. Les accidents de la route, souvent aggravés par des comportements irresponsables de convois prioritaires, font chaque année des centaines de victimes. En régulant strictement l’usage des escortes et des dispositifs sonores et lumineux, les autorités espèrent réduire ces risques et apaiser la circulation dans les grandes agglomérations.
La balle est maintenant dans le camp des forces de l’ordre. Elles doivent non seulement respecter l’interdiction, mais aussi la faire respecter par tous, sans distinction de rang ou de fonction. Le défi est de taille dans un pays où les habitudes de privilège sont profondément ancrées. La crédibilité de l’action gouvernementale en matière de sécurité en dépend directement. Les prochains jours seront déterminants pour observer les premiers effets concrets de cette interdiction historique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
