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Fraude académique en RDC : 44 futurs médecins exclus définitivement par l’Université de Mbuji-Mayi

L’Université Officielle de Mbuji-Mayi frappe fort contre la fraude académique

Dans un geste sans précédent visant à assainir le milieu universitaire congolais, l’Université officielle de Mbuji-Mayi (UOM) a prononcé l’exclusion définitive de quarante-quatre étudiants en deuxième doctorat de médecine. Deux autres ont vu leur session d’examens purement et simplement annulée. Cette décision radicale, signée par le Secrétaire général académique, le professeur Germain Lubanza Ngoma, fait suite à la découverte d’une fraude d’une ampleur et d’une audace rares. Comment une institution peut-elle garantir la valeur de ses diplômes face à de tels agissements ? L’UOM semble avoir choisi la voie de la fermeté absolue.

Les étudiants sanctionnés sont accusés d’avoir subtilisé les copies d’examen de l’unité d’enseignement de pédiatrie I. Loin de se contenter d’une consultation illicite, ils auraient procédé à des modifications substantielles sur les documents. Des surcharges et des ratures auraient été apportées dans le but évident de transformer des réponses erronées en bonnes réponses. « Lorsque nous avons comparé les copies avant et après la délibération, les altérations étaient flagrantes et systématiques », aurait confié une source interne à la faculté, sous couvert d’anonymat. Ce scénario, digne d’un film, pose une question fondamentale : jusqu’où certains sont-ils prêts à aller pour obtenir un titre ?

Une violation des normes académiques et une crédibilité en jeu

Pour l’administration de l’UOM, la gravité de l’acte ne fait aucun doute. Les preuves de falsification étaient si manifestes qu’elles ont entaché la crédibilité de l’ensemble des résultats soumis à la délibération du jury. « Admettre de tels résultats aurait été une insulte à l’éthique scientifique et une tromperie envers la société qui attend des médecins compétents », peut-on lire entre les lignes du communiqué officiel. La sanction universitaire en RDC prend ici tout son sens : il ne s’agit pas seulement de punir, mais de protéger l’intégrité du système éducatif tout entier.

Ces mesures sévères s’inscrivent dans un contexte provincial plus large, marqué par de multiples dénonciations de corruption, de trafic d’influence et de manipulation des notes dans l’enseignement supérieur. Face à cette gangrène, l’UOM affirme vouloir réaffirmer haut et fort sa politique de « tolérance zéro ». « Nous envoyons un message clair à tous : l’intégrité académique au Congo n’est pas négociable », a déclaré un membre de l’exécutif académique. Cette fermeté est-elle le signe d’un vrai tournant dans la lutte contre la fraude académique en RDC ?

Des réactions mitigées et un avenir incertain pour les exclus

Du côté des étudiants, l’onde de choc est considérable. Exclus définitivement, ces futurs médecins voient des années d’études et les rêves de toute une famille réduits à néant. Certains parents, rencontrés aux abords de l’université, expriment colère et incompréhension, plaidant pour des sanctions plus graduelles. D’autres, plus rares, reconnaissent la gravité des faits. « Mon fils a triché, c’est indéniable. Mais une exclusion à vie, n’est-ce pas trop ? », interroge un père de famille.

Dans le corps professoral, la décision est globalement saluée, même si elle attriste. Un enseignant de la faculté de médecine nous confie : « C’est une pilule amère à avaler. Nous avons formé ces étudiants pendant des années. Mais que vaut un diplôme de médecine obtenu par la tricherie ? La confiance du patient est sacrée. Cette sanction, aussi douloureuse soit-elle, était nécessaire pour préserver la valeur de tous les autres diplômes que nous délivrons. » Ce témoignage résume le dilemme cornélien entre compassion et préservation de la rigueur scientifique.

Vers une normalisation de la rigueur académique ?

L’action de l’Université officielle de Mbuji-Mayi pourrait créer un précédent dans le paysage universitaire congolais. Elle pose la question de la responsabilité des institutions dans la lutte systémique contre la malhonnêteté intellectuelle. Au-delà de la sanction, des voix s’élèvent pour demander des mesures préventives : sécurisation accrue des sujets et copies, sensibilisation renforcée à l’éthique dès la première année, et peut-être un encadrement psychologique pour faire face à la pression des études.

L’enjeu est de taille. Il touche à la crédibilité internationale des diplômes congolais, à la qualité des futurs professionnels du pays, et in fine, au développement national. La fraude académique n’est pas une simple entorse au règlement ; elle sape les fondements mêmes de l’éducation. L’UOM, par cette décision courageuse et impopulaire, montre qu’elle a choisi son camp : celui de l’excellence et de l’honnêteté. Reste à savoir si d’autres universités emboîteront le pas pour en finir avec l’impunité et instaurer une culture de la méritocratie. L’avenir de l’enseignement supérieur en RDC en dépend.

Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd

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Yvan Ilunga
Yvan Ilunga
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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