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Insécurité à Beni: Des bandits armés pillent des dépôts de cacao à Cantine

La nuit du mercredi 11 décembre 2025 a été marquée par une nouvelle vague d’insécurité dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Des individus lourdement armés ont pris pour cible plusieurs dépôts de cacao situés dans le quartier Matokeo à Cantine, une localité située à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Beni. Selon les premiers témoignages recueillis, l’opération a été menée avec une précision qui interroge.

Les malfrats n’ont pas seulement vidé les stocks. Leur objectif principal semblait être le numéraire. Après avoir forcé l’entrée des entrepôts, ils se sont dirigés vers les domiciles de certains responsables de ces dépôts, suivant une méthode qui indique une certaine connaissance du terrain et des habitudes des victimes. D’importantes sommes d’argent ont ainsi été dérobées, portant un coup dur à l’économie locale déjà fragilisée.

Comment de tels actes peuvent-ils se produire en toute impunité dans une agglomération comme Cantine-Aloya Lubena ? La question est sur toutes les lèvres, et la colère gronde au sein de la communauté. La société civile locale, par la voix de son président Musubao Tschetche Aliamini, a dénoncé avec virulence cet « incident alarmant ». Il pointe du doigt l’inefficacité criante des dispositifs de surveillance et la persistance d’une insécurité endémique face à des hommes armés qui semblent évoluer sans la moindre crainte des représailles.

Cet événement malheureux soulève de vives inquiétudes au sein de la population et surtout des opérateurs économiques. Ces derniers, qui produisent ou commercialisent des produits agricoles comme le cacao, sont désormais pris entre la peur et la nécessité de faire vivre leur activité. Le vol dans les dépôts de cacao n’est pas seulement un crime ; c’est une attaque directe contre l’un des piliers économiques de la région. La recrudescence des attaques par des bandits armés dans le Nord-Kivu crée un climat de terreur qui paralyse les échanges et décourage les investissements.

La situation à Cantine est-elle le symptôme d’un désengagement des forces de l’ordre ? Les commerçants et producteurs déplorent ouvertement le manque de résultats concrets. Il y a à peine deux semaines, les opérateurs économiques de la zone avaient observé un mouvement de grève pour protester contre cette insécurité grandissante. Leur cri d’alarme est, pour le moment, resté sans réponse suffisante. La société civile de Beni appelle aujourd’hui à une prise de conscience collective et à une collaboration renforcée entre la population et les services de sécurité.

« Nous recommandons que les services de sécurité parviennent à adapter leurs politiques de sécurité face à la montée de la violence dans la zone », a insisté Musubao Tschetche Aliamini. L’appel est clair : il faut une stratégie nouvelle, plus réactive et plus intégrée, pour mettre un terme à l’hémorragie. La confiance entre les citoyens et ceux qui sont censés les protéger est un capital précieux qui se fissure à chaque nouvel incident.

Le cambriolage du cacao à Beni pose une question fondamentale sur la gouvernance sécuritaire dans les zones périphériques. L’agglomération de Cantine-Aloya, comme de nombreuses autres localités, semble livrée à elle-même, une proie facile pour des groupes criminels qui exploitent les failles du système. Les dépôts, souvent peu protégés, constituent des cibles de choix. La population, elle, est lasse de vivre dans la peur constante.

Quelles seront les suites données à cette affaire ? Les autorités provinciales et les commandements militaires et policiers locaux seront-ils à la hauteur des attentes ? L’enjeu dépasse la simple arrestation de quelques individus. Il s’agit de rétablir un sentiment de sécurité minimum pour permettre à l’activité économique, vitale pour toute une région, de reprendre son cours normal. La production de cacao, comme d’autres filières agricoles, ne peut prospérer dans un environnement de prédation et de violence.

La balle est désormais dans le camp des autorités. La réponse apportée à ce nouveau cambriolage sera scrutée à la loupe par tous les acteurs de la province. Elle déterminera si la spirale de l’insécurité peut enfin être enrayée, ou si elle continuera à étouffer le développement du territoire de Beni. L’heure n’est plus aux déclarations d’intention, mais à l’action concrète et coordonnée.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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