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Lutte contre la corruption en RDC : L’IGF et la jeunesse en première ligne pour « former l’intégrité de demain »

À l’occasion de la commémoration de la Journée internationale de lutte contre la corruption, ce mardi 9 décembre 2025, une conférence-débat d’envergure a été organisée à Kinshasa, marquant un engagement renouvelé des institutions et de la société civile congolaise. Placée sous le thème « S’unir avec la jeunesse contre la corruption : former l’intégrité de demain », cette manifestation a été conjointement pilotée par l’Inspection Générale des Finances (IGF) et plusieurs organisations de la société civile, avec pour objectif avoué d’impliquer la jeune génération dans ce combat fondamental pour l’avenir du pays.

L’Inspecteur Général Chef de Service de l’IGF, Christophe Bitasimwa, a ouvert les débats en présentant une analyse sans concession de la corruption, qu’il a qualifiée de « gangrène à la base de la pauvreté ». Dans son exposé intitulé « L’IGF, gardienne des finances publiques : missions et défis dans la lutte contre la corruption », il a méthodiquement énuméré les diverses formes que revêt ce fléau, soulignant leur corrélation directe avec une mauvaise gouvernance. « Elle rend certains de plus en plus riches et d’autres de plus en plus pauvres », a-t-il déclaré, lançant un appel solennel aux jeunes présents pour qu’ils bannissent toute forme de pratiques corruptrices et érigent l’intégrité en principe cardinal de leur conduite.

Le rôle central de l’IGF dans cette bataille a été réaffirmé par l’Inspecteur Général des Finances, Chef de Service Adjoint, Emmanuel Tshibangu. Ce dernier a insisté sur le caractère essentiel de la mission de contrôle de l’institution, une mission qu’il a présentée comme étant soutenue par une volonté politique claire, incarnée par le Président de la République Félix Tshisekedi. Cette affirmation vise à crédibiliser l’action des inspecteurs des finances, souvent perçus comme agissant dans un environnement politique complexe. Mais la lutte peut-elle se gagner sans une transformation profonde des mentalités individuelles ?

L’orateur principal de la conférence, le Professeur Luzolo Bambi, a précisément centré son intervention sur cette dimension éthique fondamentale. Il a placé l’intégrité personnelle au cœur du dispositif de lutte contre la corruption en RDC. « Pour lutter efficacement contre la corruption, il faut être soi-même intègre. Cela commence dès les études », a-t-il martelé. Le professeur a pointé du doigt un mal souvent minimisé : « La tricherie en milieu universitaire et scolaire constitue le terreau de la corruption future ». Ce constat établit un lien direct entre des pratiques courantes dans le système éducatif et les dérives futures dans la gestion des affaires publiques, appelant à une prise de conscience précoce.

La société civile, représentée par le Bishop Michel Nzamba, a apporté une perspective pratique et opérationnelle. Son thème, « Agir concrètement : mécanismes de dénonciation et protection », a permis d’aborder les modalités permettant aux citoyens, et particulièrement aux jeunes, de signaler des cas de corruption sans craindre des représailles. Il a salué l’implication active du Conseil National de la Jeunesse dans cette dynamique, déclarant : « Nous avons réussi à intégrer un acteur clé dans cette dynamique. La jeunesse est un levier incontournable dans la réduction de la corruption dans notre pays ». Cette déclaration souligne la volonté de transformer les jeunes d’objets de sensibilisation en véritables sujets actifs de la lutte.

À travers cette initiative, l’Inspection Générale des Finances entend manifestement réaffirmer sa volonté inébranlable de combattre ce phénomène qui mine le développement de la République Démocratique du Congo. La conférence-débat de ce 9 décembre dépasse ainsi le simple cadre commémoratif pour s’inscrire dans une stratégie plus large de communication et de mobilisation. En ciblant spécifiquement la jeunesse, les organisateurs parient sur l’effet à long terme d’une éducation à l’intégrité. L’IGF, gardienne des finances publiques, montre ainsi qu’elle perçoit son rôle non seulement comme répressif a posteriori, mais aussi comme préventif et pédagogique en amont.

Les discussions ont mis en lumière un consensus sur la nature systémique du défi. La lutte contre la corruption en RDC ne saurait être l’affaire d’une seule institution, fût-elle aussi cruciale que l’IGF. Elle nécessite une synergie entre les contrôles administratifs renforcés, une justice indépendante, une société civile vigilante et, surtout, l’adhésion d’une jeunesse formée à l’éthique. La Journée internationale anti-corruption aura donc servi de catalyseur à Kinshasa pour rappeler cette évidence : former l’intégrité de demain est un impératif aussi urgent que de sanctionner les manquements d’aujourd’hui. L’efficacité de cette approche duale restera à évaluer à l’aune des prochains rapports de l’IGF et de l’évolution des indicateurs de gouvernance dans le pays.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net

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