Ce samedi 6 décembre 2025, l’air de Binza UPN s’est chargé d’une électricité particulière, une promesse murmurée entre les murs d’une demeure transformée en sanctuaire. Sur l’avenue Suisse, au numéro 19, un nouveau pouls culturel s’est mis à battre avec l’inauguration de Losa Maison des Arts, un tiers-lieu pensé comme un écosystème vivant par l’artiste visuelle Géraldine Tobe. L’événement, bien plus qu’un simple vernissage, a scellé la naissance d’un refuge où la création congolaise peut respirer, se déployer et converser avec le monde.
Dès le seuil franchi, Losa Maison des Arts se révèle être une anti-institution. Ici, point de froideur muséale, mais la chaleur organique d’une maison qui ouvre ses bras. Porté par la vision de Géraldine Tobe, l’espace se définit comme un hybride audacieux : à la fois atelier, galerie, salon de partage et laboratoire d’idées. Comment, en effet, capturer l’effervescence de la scène art contemporain RDC si ce n’est en lui offrant un lieu qui refuse les carcans ? Cette maison, ancrée dans le tissu communautaire de Ngaliema, ambitionne de devenir un carrefour intergénérationnel, où la transmission se fait dans les deux sens, où l’art dialogue avec le bien-être et où l’imagination est la seule monnaie d’échange.
Pour son acte de naissance, Losa a choisi de présenter l’exposition inaugurale « Rez Design », une proposition qui a immédiatement ensorcelé les visiteurs. « Rez Design exposition » n’est pas une simple collection d’objets ; c’est une immersion sensorielle, une promenade à travers des installations qui questionnent notre rapport à l’espace domestique et à la matérialité. Les textures dialoguent, les formes revisitées racontent des histoires de métamorphose, et une scénographie épurée guide le regard sans l’emprisonner. L’atmosphère qui régnait était celle d’un émerveillement partagé, une communion silencieuse devant la poésie du quotidien réinventé. Chaque détail, des courbes d’un meuble à l’accroche d’une lumière, semblait murmurer que la beauté naît de l’intention et que l’art habite partout, pour peu qu’on lui en laisse la place.
L’ouverture de ce centre culturel Kinshasa marque un tournant significatif pour la capitale congolaise. Dans une ville en perpétuelle ébullition créative, Losa Maison des Arts apparaît comme un phare, un lieu capable de fédérer les énergies dispersées. Il répond à une soif palpable de professionnalisation et de visibilité pour les talents locaux. Plus qu’un espace d’exposition, c’est un incubateur de sens, un laboratoire où se construisent les récits du vivre-ensemble kinois. Quel avenir pour la création lorsqu’elle dispose d’un tel ancrage ? La réponse semblait flotter dans l’air ce samedi, teintée d’optimisme et de fierté.
Derrière ce projet réside l’audace et la ténacité d’une artiste, Géraldine Tobe, dont le parcours singulier trouve ici une nouvelle dimension. Son engagement en faveur de la jeunesse et de la communauté se matérialise dans ces murs qui se veulent accueillants et transformateurs. Comme l’a souligné Françoise Balais, directrice de l’Institut Français de Kinshasa, cette réalisation est « inspirante, porteuse d’espoir et d’avenir ». Losa Maison des Arts n’est pas un point final, mais un point de départ, une invitation lancée à toute une ville à rêver, créer et se rassembler. Dans le paysage culturel de la RDC, cette maison s’annonce déjà comme un chapitre essentiel, écrit à l’encre de la passion et de la vision.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
