Alors que la parité dans les hautes sphères académiques reste un défi en République Démocratique du Congo, l’Université des Sciences de l’Information et de la Communication (UNISIC), anciennement IFASIC, vient d’écrire une page d’histoire. Pour la première fois depuis sa création en 1973, cette institution formée aux métiers de la communication à Kinshasa accueille une femme à sa tête. Mais au-delà du symbole, cette nomination interroge : quels défis attendent Espérance Bayedila, et comment cette rectrice entend-elle transformer l’enseignement des médias en RDC ?
La passation de pouvoir s’est effectuée dans un contexte de transition importante pour l’institution. Le départ du Professeur Kambayi Bwasthia, après de longues années de gouvernance, ouvre la voie à une nouvelle vision académique. Espérance Bayedila n’arrive pas en terrain inconnu : son parcours au sein de l’établissement, construit pas à pas, la prépare à cette responsabilité. Titulaire d’une formation solide en sciences de l’information et de la communication, renforcée par des spécialisations en gestion administrative et gouvernance universitaire, elle incarne cette nouvelle génération de cadres académiques qui allient expertise théorique et pragmatisme opérationnel.
Comment une enseignante-chercheure devient-elle la première rectrice femme de cette université de communication à Kinshasa ? La réponse se trouve dans un engagement multiforme : coordination pédagogique, direction administrative, pilotage de projets de modernisation… Autant de responsabilités qui ont forgé sa compréhension des enjeux institutionnels. “Cette nomination n’est pas un coup de hasard,” pourrait-on dire en observant son parcours. “C’est la reconnaissance d’une compétence construite dans la durée, au service de l’institution.”
Mais les défis qui l’attendent sont de taille. L’UNISIC, en tant qu’université spécialisée dans la communication, se trouve à un carrefour crucial. Comment réconcilier la tradition académique avec l’innovation numérique ? Comment adapter les formations aux mutations rapides du secteur médiatique congolais et international ? La nouvelle rectrice devra répondre à ces questions pressantes, dans un environnement universitaire en pleine transformation.
Pour y parvenir, Espérance Bayedila mise sur une équipe expérimentée. À ses côtés, deux cadres familiers de la maison : Georges Wawa Sayal, nommé secrétaire général académique, et Pierre Nsana, désormais secrétaire général à la recherche. Ce tandem apporte une connaissance approfondie des rouages institutionnels de l’UNISIC, garantissant une transition en douceur tout en ouvrant la voie aux réformes nécessaires. Une question se pose cependant : cette équipe parviendra-t-elle à impulser la dynamique de modernisation attendue par la communauté universitaire ?
Les attentes sont multiples, tant du côté des étudiants que des enseignants. Amélioration de la gouvernance interne, renforcement de la qualité pédagogique, valorisation de la recherche scientifique, développement des partenariats internationaux… Autant de chantiers prioritaires pour cette rectrice qui entend positionner l’UNISIC comme une référence dans l’écosystème universitaire congolais. La tâche est ambitieuse, mais nécessaire à une époque où la formation aux métiers de l’information et de la communication doit sans cesse se réinventer.
La nomination d’Espérance Bayedila représente-t-elle un simple changement de personnel ou un véritable tournant pour cette université de communication basée à Kinshasa ? Les premiers indices suggèrent une volonté de rupture constructive. Connue pour sa rigueur méthodologique et sa capacité d’écoute, la nouvelle rectrice semble déterminée à engager l’institution sur la voie de la performance académique. Son attachement à la discipline institutionnelle pourrait être un atout pour mener à bien les réformes structurelles nécessaires.
Dans le paysage universitaire congolais, dominé historiquement par des figures masculines, l’arrivée d’une rectrice à la tête de l’UNISIC envoie un signal fort. Cela démontre une évolution progressive des mentalités et une reconnaissance croissante du leadership féminin dans l’enseignement supérieur. Pour l’ex-IFASIC, désormais UNISIC, cette transition pourrait marquer le début d’une nouvelle ère : celle d’une institution qui affirme son identité tout en s’ouvrant aux défis contemporains.
Quels seront les premiers chantiers de cette gouvernance ? La modernisation des infrastructures pédagogiques, l’actualisation des programmes d’enseignement, le renforcement des liens avec le secteur professionnel des médias congolais… Autant de priorités qui attendent la nouvelle équipe dirigeante. La communauté universitaire observe avec attention cette transition, consciente que l’avenir de la formation en communication en RDC se joue en partie dans cette institution.
Alors que l’UNISIC prépare son avenir sous la houlette de sa première rectrice, une certitude émerge : cette nomination historique pourrait bien catalyser des transformations profondes. Entre tradition et innovation, continuité et rupture, Espérance Bayedila devra trouver le juste équilibre pour guider l’institution vers l’excellence. Le chapitre qui s’ouvre aujourd’hui déterminera la place de cette université dans le paysage éducatif congolais et son rayonnement dans le domaine crucial de la communication.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
