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ADF attaque Idohu en Ituri : un bébé tué lors d’une incursion sanglante

Dans la nuit du mardi 9 décembre, une nouvelle attaque sanglante a secoué la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo. Les rebelles ougandais de l’ADF ont lancé une incursion meurtrière contre le village Idohu, situé en territoire d’Irumu, au sud de Bunia. Cette attaque perpétrée par des groupes armés étrangers souligne une fois de plus la vulnérabilité des populations civiles dans cette région en proie à une insécurité chronique.

Selon des sources locales crédibles, l’assaut a débuté aux alentours de 20 heures. Les assaillants ont pris pour cible le village Idohu, où des échanges de tirs ont éclaté. Un bébé âgé d’environ trois mois a été atteint par une balle et a trouvé la mort sur place. Parallèlement, trois hommes revenant de leurs champs sont tombés entre les mains des attaquants. Ils ont été exécutés à la machette. Leurs corps ont été déposés au centre de Komanda, dans l’attente de sépulture.

Le village Idohu se trouve le long de la Route Nationale 4, sur l’axe Komanda-Luna, dans le groupement Bandavilemba de la chefferie Walese Vonkutu. Cette localité est régulièrement la cible des terroristes ougandais opérant en RDC. La récurrence de ces violences pose une question cruciale : jusqu’à quand les habitants de ces zones rurales devront-ils vivre sous la menace constante des machettes et des balles ?

L’ironie du sort veut que cette attaque ait eu lieu le jour même où une cérémonie officielle marquait la reprise du trafic sur la RN4. Cet événement symbolique, organisé à Luna-État, visait à célébrer la réouverture de cet axe vital reliant le territoire d’Irumu à celui de Beni au Nord-Kivu. Comment interpréter cette coïncidence troublante ? S’agit-il d’un défi lancé aux autorités par les rebelles ougandais, démontrant leur capacité à frapper au cœur même des moments destinés à restaurer un semblant de normalité ?

L’incursion à Idohu n’est pas un incident isolé. Elle s’inscrit dans un contexte plus large d’activités persistantes de l’ADF dans l’est de la RDC. Ces groupes exploitent souvent l’impraticabilité de certaines routes et la porosité des frontières pour mener leurs raids. La sécurité en Ituri reste un défi majeur, malgré les opérations militaires conjointes et les déclarations politiques. Les communautés locales, prises en étau, paient le prix fort de cette instabilité.

La réaction des forces de sécurité congolaises face à cette attaque spécifique n’a pas été immédiatement détaillée. Cependant, cet événement remet en lumière l’urgence de renforcer la protection des civils dans les zones reculées. Les défenseurs des droits humains alertent régulièrement sur la nécessité d’une présence étatique plus tangible, allant au-delà des cérémonies symboliques. La reprise du trafic sur une route est une chose, mais garantir la sécurité des personnes qui vivent à ses abords en est une autre, bien plus complexe.

Cette tragédie survenue à Idohu interroge directement l’efficacité des stratégies de pacification dans la région. Les rebelles ougandais continuent-ils d’agir en toute impunité ? Les mécanismes de renseignement et de réponse rapide sont-ils adaptés à la nature mobile et évasive de ces groupes armés ? La population, elle, est lasse de compter ses morts. L’attaque d’un village comme Idohu, pourtant situé sur un axe principal, démontre que personne n’est à l’abri.

Le bilan de cette nuit est lourd : quatre vies perdues, dont celle d’un nourrisson. Au-delà des chiffres, c’est tout un village, et par extension une région, qui est traumatisé. Les incursions de l’ADF ne visent pas seulement à semer la terreur ; elles déstabilisent le tissu social et économique, empêchant tout retour à une vie paisible. La cérémonie de Luna-État, bien que nécessaire, semble bien pâle face à la réalité brutale vécue à quelques kilomètres de là.

En conclusion, l’attaque d’Idohu par les rebelles ougandais constitue un rappel cruel des défis sécuritaires qui persistent en Ituri. Tant que les racines de cette violence transfrontalière ne seront pas traitées, et tant que la protection des civils ne sera pas la priorité absolue, de tels drames risquent de se répéter. Les autorités congolaises et leurs partenaires internationaux sont-ils prêts à adapter leur approche pour mettre fin à ce cycle infernal ? La réponse à cette question déterminera l’avenir de nombreuses communautés dans l’est du Congo.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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