Les cris des enfants résonnent encore dans les ruines boueuses de Kirungu. Lundi 9 décembre, une pluie torrentielle RDC d’une violence inouïe s’est abattue sur cette localité du territoire de Moba, transformant le quotidien de centaines de familles en un champ de ruines. « Nous avons tout perdu en quelques minutes. Le toit s’est envolé comme une feuille, et les murs de terre se sont écroulés sur nos affaires », témoigne, la voix tremblante, une mère de famille recueillant les débris de sa maison. Cette scène de désolation se répète à travers le village, où l’odeur de la terre détrempée se mêle au sentiment d’impuissance.
Le bilan est lourd. Une dizaine de personnes, dont de nombreux élèves, ont été blessées et sont actuellement internées à l’hôpital général de référence de Kirungu. Les infrastructures éducatives n’ont pas été épargnées. Plusieurs écoles ont vu leurs toitures arrachées par la force des vents, laissant salles de classe et bancs à la merci des intempéries. Ces dégâts Kirungu frappent une communauté déjà vulnérable, plongeant des ménages entiers dans une précarité extrême. Léon Tabu Pesa, coordinateur de la société civile de Moba, dresse un constat alarmant : « Nous comptabilisons présentement au moins dix-neuf élèves blessés. Des familles se retrouvent sans abri, et la misère s’installe. »
Comment une simple averse a-t-elle pu causer une telle catastrophe naturelle Moba ? La question hante les esprits. Pour l’activiste local, la réponse est claire : « La pluie chez nous à Moba a l’habitude de tomber sans causer beaucoup de dégâts. Si ceci commence à se constater ainsi, c’est à la suite de dérèglements climatiques. » Cette analyse pointe du doigt un phénomène plus large qui touche toute la région. Les inondations Tanganyika et autres événements extrêmes se multiplient, signant l’impact brutal des bouleversements écologiques sur des territoires souvent dépourvus de systèmes d’assainissement et d’urbanisation résilients.
Au-delà du choc climatique, cette tragédie interroge nos responsabilités collectives. « Les activités humaines ont toujours eu des impacts sur l’environnement », rappelle Léon Tabu Pesa. La déforestation, l’agriculture non durable et la pression démographique fragilisent les sols et les écosystèmes, rendant les populations plus exposées. Face à l’urgence, un appel à l’aide humanitaire Congo est lancé. Mais la solidarité d’urgence ne suffit pas. L’activiste insiste sur la nécessité d’actions préventives : « Il faut planter des arbres pour restituer l’écosystème. » Une mesure simple, mais vitale, pour reconstituer des barrières naturelles et atténuer les effets du réchauffement.
La situation à Kirungu est un miroir des défis qui attendent la RDC. Le pays, riche en biodiversité, est aussi en première ligne face aux changements climatiques. Ces familles sous les décombres nous rappellent que l’environnement n’est pas une abstraction. C’est le toit sur nos têtes, la terre sous nos pieds. Jusqu’à quand fermerons-nous les yeux sur l’érosion accélérée de nos cadres de vie ? La reconstruction passera par une prise de conscience collective et un engagement ferme à protéger notre patrimoine naturel. L’heure n’est plus aux constats, mais à l’action. Car derrière chaque statistique de catastrophe naturelle Moba, il y a un enfant blessé, une famille démunie, et un avenir incertain qui attend des réponses concrètes.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
