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Tshisekedi au Parlement : la gestion des déchets à Kinshasa, crise nationale

Devant les deux chambres réunies du Parlement ce lundi 8 décembre 2025, le président Félix Tshisekedi a dressé un constat sans concession de la situation à Kinshasa. Pointant du doigt la gestion des déchets à Kinshasa qui obstrue les caniveaux, il a déploré les inondations à Kinshasa récurrentes et les embouteillages à Kinshasa monstres qui paralysent la capitale lors des pluies diluviennes. Un tableau sombre qui, selon lui, dépasse le simple désagrément pour devenir un véritable défi de gouvernance nationale. Ce discours de Tshisekedi au Parlement sonne-t-il comme un aveu d’impuissance ou le prélude à une action ferme ?

Le chef de l’État a, sans détour, lié l’insalubrité persistante aux risques sanitaires majeurs, évoquant la menace des maladies hydriques pour des millions d’habitants. « La crise de mobilité n’est plus un problème logistique, c’est une question de vie ou de mort, un test pour notre capacité à gérer la cité », a-t-il affirmé, transformant ainsi un problème municipal en enjeu politique fédérateur. Cette requalification stratégique place l’exécutif face à ses responsabilités, mais interroge également sur l’efficacité des structures décentralisées. Depuis des années, les mêmes maux sont dénoncés, pour quels résultats tangibles ?

Au-delà des caniveaux engorgés et des routes transformées en rivières, le président a élargi le spectre de ses critiques à la sécurité. La montée du banditisme à Kinshasa et dans d’autres centres urbains a été présentée comme une conséquence directe du laisser-aller environnemental et social. Tshisekedi a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à « éradiquer ce fléau » par des réformes et un renforcement des forces de police. Promesse ambitieuse dans une capitale où l’insécurité ronge le quotidien. Le lien établi entre saleté, congestion et criminalité est politiquement audacieux ; il permet de fusionner plusieurs crises en une seule narrative gouvernementale, justifiant une intervention centralisée.

Fait notable dans ce récit plutôt sombre : une lueur économique. Malgré le contexte de guerre à l’Est, le président a mis en avant la « stabilité remarquable » du franc congolais, qui « s’apprécie de manière stable depuis plusieurs mois ». Cet élément, brandi comme un trophée, vise clairement à rééquilibrer le discours et à rappeler les priorités macroéconomiques du régime. Cependant, ce plaidoyer financier résonne de manière contrastée avec l’urgence sociale décrite quelques instants plus tôt. Quelle est la valeur d’une monnaie stable si la capitale suffoque sous les déchets et que ses habitants vivent dans la peur ?

La véritable portée de cette intervention parlementaire réside peut-être dans sa dimension électorale implicite. En qualifiant la crise de « défi national », Tshisekedi place la barre très haut pour sa propre administration et pour les autorités municipales. L’échec ne pourrait dès lors être imputé qu’à un manque de volonté politique au plus haut niveau. Le président joue gros avec cette prise de parole, car elle crée une attente immédiate et mesurable auprès de la population. Les Kinois, exaspérés par les inondations saisonnières et les embouteillages chroniques, attendront désormais des actes à la hauteur des mots.

En conclusion, ce discours illustre la quadrature du cercle congolais : comment afficher une santé économique théorique tandis que les fondamentaux du vivre-ensemble se délitent dans la capitale ? La gestion des déchets, les inondations et l’insécurité ne sont pas que des problèmes techniques ; ce sont les symptômes d’une gouvernance urbaine en crise. La balle est maintenant dans le camp de l’exécutif. Annoncer des « décisions urgentes, coordonnées et courageuses » est une chose, les mettre en œuvre dans le labyrinthe administratif et politique kinois en est une autre. Les prochains mois, à l’approche de nouveaux cycles électoraux, diront si cette sonnette d’alarme a été entendue ou simplement enregistrée comme un autre discours dans les annales du Parlement.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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