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Inondations Kinshasa : Daniel Bumba interpellé après la pluie diluvienne qui paralyse la capitale

« Tout ce que nous avions est sous l’eau. Nos lits, nos vivres, les cahiers des enfants… Nous dormons debout. » La voix de Madeleine, habitante du quartier Huileries dans la commune de Barumbu, tremble de colère et d’impuissance. Son témoignage, recueilli sur place, résume le désarroi de milliers de Kinois après la pluie diluvienne RDC qui s’est abattue sur la capitale ce dimanche 7 décembre. En quelques heures, le ciel s’est ouvert, transformant les artères de la ville en torrents tumultueux et plongeant des familles entières dans une précarité immédiate et violente. Comment une capitale peut-elle être aussi vulnérable face aux intempéries ? Jusqu’où doit aller la négligence avant que des mesures structurelles ne soient prises ?

Les dégâts matériels Kinshasa sont, une fois de plus, considérables. Dans les communes de Barumbu, Kinshasa et Lingwala, la vie s’est littéralement arrêtée. Les avenues Kabambare, Croix-Rouge ou encore ex-Flambeau, pourtant vitales pour la circulation, sont restées impraticables pendant de longues heures, immobilisant bus, taxis et piétons. L’eau, chargée de boue et de détritus, a franchi sans difficulté le seuil des maisons, détruisant biens et rêves. « C’est un scénario qui se répète chaque saison des pluies, déplore un habitant de la Croix-Rouge. Nous alertons, nous crions, mais rien ne change. Les caniveaux sont bouchés par les ordures, les drains sont inexistants. Où va l’argent destiné à l’assainissement urbain Kinshasa ? » Cette question, lancinante, revient dans toutes les conversations. Les habitants, exaspérés, interpellent directement le gouverneur Daniel Bumba inondations, l’exhortant à accélérer les travaux d’assainissement qui tardent à montrer leur effet.

La situation n’est pas moins critique à Limete. La bourgmestre Alamba Feza dresse un tableau alarmant : des quartiers entiers ont été submergés, et les marchés pirates installés le long des avenues ont vu leurs tables emportées par le courant. « Certaines artères se sont transformées en véritables cours d’eau, confirme-t-elle. Le problème est double : nous manquons cruellement de moyens pour curer régulièrement les cours d’eau, et en face, nous faisons face à des constructions anarchiques sur les lits mêmes des rivières. » Cette imbrication de problèmes d’urbanisme et de gestion des déchets crée un cocktail explosif à chaque averse. Les constructions précaires, souvent réalisées sans permis, bouchent les voies d’écoulement naturelles, aggravant les inondations Kinshasa.

Plus au sud, à Selembao et Mont Ngafula, le danger prend une autre forme, tout aussi redoutable : l’érosion. L’avenue Kutupanzu dans le quartier Badiadingi ou l’avenue Parlement au Camping présentent désormais des blessures béantes dans le sol. Plusieurs maisons ont été purement et simplement englouties par les glissements de terrain. À Mont Ngafula, les quartiers Mazamba et Mama Yemo sont sous la menace constante de ravins qui s’élargissent. Le bourgmestre Célestin Lumbu note avec amertume un cruel paradoxe : « Les efforts du Salongo intensif que nous avons mené samedi ont été anéantis en une seule pluie. Une quantité massive d’immondices a été ramenée dans les caniveaux. » Ce constat met en lumière l’inutilité des actions ponctuelles sans une stratégie globale de gestion des déchets et de canalisation des eaux pluviales.

Face à cette catastrophe récurrente, que font les autorités ? Des ingénieurs ont été dépêchés sur les sites les plus touchés de Mont Ngafula pour évaluer les dégâts et planifier des travaux. Mais pour les habitants, ces « études » sonnent souvent comme un moyen de gagner du temps. Ils attendent des actes concrets, rapides et visibles. La confiance envers les pouvoirs publics s’érode aussi vite que les sols de leurs quartiers. Cette pluie diluvienne RDC n’est pas une simple anomalie météorologique ; c’est le symptôme d’un malaise profond. Elle révèle l’échec d’un système d’urbanisation planifié et la faiblesse des investissements dans les infrastructures de base. La ville croît de manière anarchique, sans que les réseaux d’assainissement ne suivent.

Les enjeux vont bien au-delà de la simple nuisance. Il y a là une question de santé publique, avec les risques de choléra et de malaria qui augmentent dans les eaux stagnantes. Une question de sécurité, avec les bâtiments qui menacent de s’effondrer. Et une question de dignité, celle de familles contraintes de vivre dans la boue et l’humidité. Le cycle infernal des inondations Kinshasa doit être brisé. Cela nécessite une volonté politique forte, un budget conséquent et une application stricte des règles d’urbanisme. Les appels au gouverneur Daniel Bumba sont plus qu’une plainte ; c’est une demande de droit fondamental : celui de vivre dans un environnement sain et sécurisé. La capitale mérite-t-elle moins ? Ses habitants attendent une réponse qui ne soit pas noyée dans les prochaines pluies.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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