Ce lundi 8 décembre, un souffle de fête et de mémoire parcourt les artères de Kinshasa. La commune de Bandalungwa, cet espace de 628 hectares niché au cœur de la capitale, célèbre avec faste ses soixante-dix printemps. Au-delà d’une simple date anniversaire, c’est le battement de cœur d’un quartier, d’une identité, qui s’exprime aujourd’hui. L’événement, orchestré avec une ambition singulière, promet de transformer cette commémoration en une expérience collective vibrante, à la croisée de la tradition et d’un désir résolu d’avenir. Un grand carnaval populaire se dessine, serpentant des principales voies de la municipalité pour converger vers le terrain municipal de Bandalungwa, épicentre d’une journée dédiée aux animations, aux concerts et à la riche palette des expressions culturelles locales. Quelle alchimie se joue donc dans cette célébration pour qu’elle transcende le simple folklore ?
Au centre de cette effervescence organisée, une structure apparaît comme le maître d’œuvre de cette célébration : Gibecière Event. Portant le projet avec une vision claire, elle entend offrir à la population ndaloise, et au-delà, un moment d’exception. Du défilé coloré du carnaval Bandalungwa à la grande rencontre culturelle finale, chaque étape est pensée comme un chapitre d’une même histoire à écrire ensemble. Pour Joël Kala, le coordonnateur de Gibecière Event, l’enjeu dépasse largement l’agrément d’une journée. Il s’agit d’un acte d’unité fondamental, un ciment pour la communauté des Ndalois. « Le but de cette organisation est d’unir les habitants autour d’un événement qui valorise la jeunesse, la culture et le développement local », affirme-t-il, posant les fondations d’une commémoration qui se veut active et tournée vers l’émancipation.
Cette fête Bandalungwa des 70 ans n’est ainsi plus une simple page d’un calendrier poussiéreux. Elle se mue en récit vivant, en identité palpable que l’on célèbre par le mouvement et la création. « C’est aussi montrer que Bandalungwa n’est pas seulement une commune festive, mais un espace d’opportunités, de talents et d’initiatives », renchérit Joël Kala. La démarche est profonde : il s’agit de raviver la flamme d’un sentiment d’appartenance, de motiver une jeunesse en quête de repères et de modèles, et surtout, de reconfigurer l’image de cette commune à l’échelle de toute la ville de Kinshasa. La célébration devient alors une plateforme, un miroir tendu à la communauté pour qu’elle se reconnaisse, s’apprécie et se projette.
Entre les limites qui la définissent – Bumbu et Selembao au nord, le camp Kokolo et les communes de Kintambo et Ngaliema au sud – Bandalungwa pulse d’une énergie singulière. L’événement organisé par Gibecière Event capte cette énergie pour la canaliser en une œuvre collective. Les rues, habituellement sillonnées du rythme du quotidien, se transforment en scène ouverte, en galerie éphémère où défilent les couleurs, les sons et les corps en mouvement. Le carnaval Bandalungwa, point d’orgue de la journée, est plus qu’un spectacle : c’est une procession civique, une affirmation joyeuse d’exister et de perdurer. Comment, en effet, mieux honorer sept décennies d’histoire que par une explosion de vie qui engage tous les sens ?
La portée de cette célébration des 70 ans de Bandalungwa résonne ainsi bien au-delà du terrain municipal. Elle dessine les contours d’une commune de Bandalungwa Kinshasa résolument ancrée dans son temps, consciente de son patrimoine humain et culturel, et audacieuse dans sa capacité à se réinventer. En tissant des liens entre les générations, en mettant en lumière les talents locaux et en créant un moment de pure convivialité, cette fête pose les jalons d’un développement local endogène. Elle démontre que la culture n’est pas un divertissement accessoire, mais le socle sur lequel se bâtit la fierté commune et l’élan vers demain. Alors que les échos des concerts s’estomperont dans la nuit kinoise, il restera sans doute cette certitude, cultivée tout au long de la journée : Bandalungwa, à travers ses habitants unis, écrit avec passion le prochain chapitre de sa longue et belle histoire.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
