La zone de santé de Pinga, dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, est plongée dans une crise humanitaire aiguë. L’insécurité persistante, alimentée par les affrontements entre groupes armés, rend les routes impraticables et bloque littéralement l’approvisionnement en médicaments Pinga. Cette situation critique expose des milliers de vies à un danger immédiat, en particulier les enfants et les femmes enceintes, déjà vulnérables.
Le Dr Ngango Kubuya, médecin chef de la zone de santé de Pinga, tire la sonnette d’alarme. « L’inaccessibilité due à l’insécurité entrave gravement notre capacité à soigner les patients », explique-t-il. Prenez l’exemple du poste de santé de Kalinga, situé dans l’aire de santé de Buhimba, non loin de Mpety. Cette structure, habituellement un refuge, est aujourd’hui submergée. Elle doit faire face à un afflux de patients, dont de nombreux déplacés internes fuyant les violences à Balinda et Banakindi. Ces populations, chassées par les combats entre les rebelles de l’AFC/M23 et les miliciens Wazalendo, arrivent souvent malades, épuisées, et ne trouvent qu’un système de santé à bout de souffle.
Actuellement, la zone de santé de Pinga ne bénéficie d’aucun partenaire pour faire face à cette crise sanitaire Nord-Kivu. Cette absence de soutien extérieur aggrave une situation déjà précaire. Les stocks de médicaments essentiels sont vides ou presque, et les professionnels de santé se retrouvent désarmés. Comment soigner sans outils ? Comment sauver des vies sans les moyens de base ? Cette question hante le quotidien du personnel médical sur place.
Le Dr Kubuya signale une recrudescence inquiétante des cas de paludisme et de diarrhée. Ces deux maladies, souvent banales lorsqu’elles sont prises en charge à temps, deviennent mortelles dans un contexte de pénurie. Le paludisme, transmis par une simple piqûre de moustique, provoque une fièvre dévastatrice et une anémie sévère. Pour un jeune enfant, dont le système immunitaire est encore en développement, cette infection peut être foudroyante. Imaginez un enfant fiévreux, frissonnant, sans accès à un simple antipaludique. C’est la réalité quotidienne à Pinga. La diarrhée, quant à elle, est souvent le symptôme d’une eau contaminée. Elle entraîne une déshydratation rapide, vidant l’organisme de ses sels minéraux essentiels. Comme un robinet d’eau qui ne se ferme pas, elle épuise le corps en quelques heures. Sans solution de réhydratation orale ou de soins appropriés, un enfant peut succomber en quelques jours, voire en quelques heures. Cette recrudescence de paludisme diarrhée enfants RDC est un indicateur criant de la dégradation des conditions de vie.
La crise sanitaire à Pinga est donc une double peine : l’insécurité santé Pinga empêche l’arrivée des secours, tandis que les maladies prospèrent. Les enfants et les femmes enceintes paient le plus lourd tribut. Une femme enceinte atteinte de paludisme risque non seulement sa vie, mais aussi celle de son bébé à naître, avec des dangers de fausse couche, d’accouchement prématuré ou de faible poids à la naissance. Combien de drames silencieux se jouent ainsi dans les cases de santé démunies ?
Face à cette urgence, le médecin chef a lancé un plaidoyer ferme. Il appelle à un approvisionnement urgent en médicaments dans l’ensemble des 19 aires de santé que compte la zone, ainsi qu’à l’hôpital général de référence de Pinga. « Il faut sauver des vies maintenant », insiste-t-il. Cet approvisionnement médicaments Pinga est la priorité absolue pour briser le cercle vicieux de la maladie et de la mortalité. Sans cela, comment espérer stabiliser une population déjà traumatisée par les conflits ?
Des démarches sont en cours, assure le Dr Kubuya, pour tenter de soutenir les structures sanitaires en difficulté. Mais le temps presse. Chaque jour de retard se traduit par des souffrances évitables et des décès qui auraient pu ne pas arriver. La communauté humanitaire et les autorités congolaises sont interpellées. Comment peut-on laisser une zone entière, la zone de santé Pinga, sombrer ainsi par manque d’accès aux soins les plus élémentaires ? La réponse doit être rapide et concrète.
En conclusion, la situation à Pinga exige une réponse coordonnée et immédiate. La sécurisation des axes routiers est un préalable indispensable pour permettre la livraison de l’aide. Parallèlement, un soutien logistique et financier ciblé est nécessaire pour renforcer les capacités locales. La prévention, via la distribution de moustiquaires imprégnées et la promotion de l’hygiène, doit également être intensifiée. Il en va de la santé et de la survie de milliers de Congolais. Ne pas agir aujourd’hui, c’est condamner une population déjà éprouvée par des années de conflit. L’espoir réside dans une mobilisation rapide et efficace pour endiguer cette crise qui, loin des projecteurs, mine silencieusement le Nord-Kivu. Agissons avant qu’il ne soit trop tard.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
