La République Démocratique du Congo s’apprête à lancer l’un des projets miniers les plus ambitieux de son histoire, avec l’exploitation des impressionnantes réserves de fer de la Grande Orientale. Selon les déclarations du ministre des Mines Louis Watum, le pays dispose d’environ 20 milliards de tonnes de minerai de fer dans cette région, une manne qui pourrait transformer durablement l’économie nationale.
« Vingt milliards pèsent vingt milliards », a martelé le ministre lors du forum économique Makutano à Kinshasa, soulignant l’importance stratégique de ce gisement qui fera l’objet d’une exploitation à grande échelle. Cette production fer RDC représente un potentiel inégalé en Afrique centrale, capable de positionner le pays parmi les grands producteurs mondiaux.
Le projet minier Grande Orientale s’inscrit dans une vision globale d’intégration industrielle et territoriale. L’ingéniosité du plan réside dans l’utilisation du gaz du lac Kivu, qui sera transporté par gazoduc pour produire des « éponges de fer » puis de l’acier, créant ainsi une chaîne de valeur complète sur le territoire national.
Le ministre Louis Watum mines a confirmé que les préparatifs sont « suffisamment avancés » et que le dossier sera présenté « très bientôt » en commission interministérielle avant d’être soumis au gouvernement. La mobilisation des partenaires financiers semble déjà acquise, avec un investissement 50 milliards dollars attendu pour concrétiser cette vision industrielle.
Quelle sera l’ampleur réelle de cette transformation économique ? Le projet comprend non seulement l’exploitation minière, mais aussi un vaste corridor ferroviaire RDC intégrant des zones industrielles, des zones économiques spéciales et des centrales hydroélectriques. Cette approche holistique vise à créer un écosystème économique autonome, réduisant la dépendance aux importations et maximisant la valeur ajoutée locale.
L’aspect le plus révolutionnaire de ce projet réside dans sa dimension intégratrice. Le ministre a rappelé que la RDC a longtemps fonctionné en « trois zones économiques » distinctes, mais que ce corridor ferroviaire « de la Grande Orientale jusqu’à Banana » permettra de « réunir toute la RDC ». Cette infrastructure deviendra la colonne vertébrale économique du pays, reliant le nord au sud et l’est à l’ouest en un marché national unifié.
Les implications économiques sont considérables : création d’emplois massifs, développement d’industries annexes, augmentation des recettes d’exportation et renforcement de la souveraineté industrielle. Ce projet s’inscrit dans la durée, avec des retombées attendues sur plusieurs décennies, transformant fondamentalement la structure économique congolaise.
Reste à savoir comment ce mastodonte industriel sera mis en œuvre concrètement. Le calendrier, les modalités de partenariat et les garanties environnementales constitueront autant de défis à relever pour que ce projet « structurant » devienne une réalité tangible pour les Congolais.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
