Les embouteillages étouffent Kinshasa depuis des années, transformant les déplacements quotidiens en véritables calvaires pour des millions d’habitants. Ce samedi 29 novembre, une lueur d’espoir est apparue lors d’une réflexion organisée par le Club BTP, rassemblant financiers, investisseurs et experts autour d’une question cruciale : comment sauver la mobilité urbaine Kinshasa de l’asphyxie totale ?
« Kinshasa, mobilité et infrastructures : réponses pratiques pour l’État, la ville, les communes et les investisseurs » – ce thème résume à lui seul l’urgence de la situation. Comment une mégalopole de près de 15 millions d’habitants peut-elle fonctionner avec des infrastructures transport RDC aussi défaillantes ? La question plane comme une épée de Damoclès au-dessus des responsables présents.
Les diagnostics sont sans appel : embouteillages récurrents paralysant l’économie, transports publics notoirement insuffisants, et retard criant dans l’intégration des solutions numériques et électriques. Le ministre provincial du Plan, Jésus Noël Sheke, n’a pas mâché ses mots en évoquant une « faillite de planification » qui résulte d’une faible rigueur dans la conception des projets et d’une communication défaillante entre les différents acteurs.
Mais au-delà du constat amer, des annonces concrètes ont enfin vu le jour. La mise en service prochaine de parkings publics Kinshasa représente une première réponse tangible à l’encombrement des voies. Quatre gares routières modernes seront construites à Kintambo Magasin, Limete Quartier 1 Eucalyptus et Marché de la Liberté – une mesure attendue depuis des décennies par les usagers des transports en commun.
« Il faut absolument exploiter toutes les options pour fluidifier la circulation et améliorer la qualité de vie des Kinois », a insisté le ministre Sheke, plaidant pour une approche multimodale combinant routes, trains, transport fluvial et aérien. Cette vision holistique pourrait-elle enfin apporter des embouteillages Kinshasa solutions durables ?
L’annonce la plus ambitieuse concerne la création d’une Société de transport interurbain de Kinshasa dès avril 2026. Cette nouvelle structure promet de révolutionner les déplacements entre la capitale et sa périphérie, mais sa mise en œuvre soulève de nombreuses interrogations. Les Kinois, habitués aux promesses non tenues, restent prudents face à ces annonces.
Le Club BTP réflexion a montré sa détermination à poursuivre ces échanges dans les semaines à venir. Les experts présents ont souligné l’importance d’une coordination entre tous les acteurs et d’un suivi rigoureux des projets annoncés. La superposition des initiatives passées ayant souvent conduit à l’échec, la nouvelle approche se veut plus méthodique et inclusive.
Au-delà des infrastructures, c’est toute une culture de mobilité qui doit évoluer à Kinshasa. Les solutions numériques, les transports électriques et une meilleure gestion du trafic représentent des pistes encore sous-exploitées. Les investisseurs présents ont exprimé leur volonté de s’engager, mais conditionnent leur participation à une véritable volonté politique et à un cadre réglementaire stable.
La qualité de vie des Kinois se joue en grande partie dans leur capacité à se déplacer librement et rapidement. Les annonces faites lors de cette réflexion marquent-elles un tournant décisif ou resteront-elles lettres mortes comme tant d’autres avant elles ? L’avenir le dira, mais une chose est certaine : la pression citoyenne et économique ne permettra plus d’ignorer encore longtemps la crise des infrastructures transport RDC.
Alors que le Club BTP promet de nouvelles réflexions, les Kinois attendent avec impatience la concrétisation de ces projets. Entre espoir et scepticisme, la population observe, espère, mais surtout exige des actes concrets. La mobilité urbaine à Kinshasa peut-elle enfin entrer dans une ère nouvelle ? La réponse se construira dans les mois à venir, au rythme des réalisations effectives sur le terrain.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
