Le Fonds social de la République a lancé une offensive majeure pour revitaliser le secteur agricole dans la province de la Tshopo, en ciblant spécifiquement la jeunesse congolaise. Cette initiative présidentielle, dévoilée samedi 29 novembre, représente-t-elle le catalyseur tant attendu pour transformer l’agriculture en véritable levier de développement économique dans cette région au potentiel encore sous-exploité ?
Lors de rencontres stratégiques tenues simultanément au siège de la Caritas Développement et au conseil provincial de la jeunesse, une délégation conjointe du Fonds social de la République a détaillé les contours ambitieux de ce programme d’appui à la gouvernance et à la transformation de l’agriculture. Ce dispositif innovant cible précisément les jeunes de 18 à 39 ans, une tranche d’âge représentant près de 65% de la population active de la Tshopo, selon les dernières estimations démographiques.
André Oku, chargé de l’entrepreneuriat au Fonds social de la République, a précisé lors de sa présentation que ce programme agricole jeunes Tshopo s’articule autour de trois piliers fondamentaux : une formation pratique aux métiers agricoles, un processus d’incubation pour les projets les plus prometteurs, et un accès facilité au financement. « La particularité de cette initiative réside dans son approche intégrée, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la commercialisation en passant par la transformation », a-t-il souligné.
Cette formation agriculture RDC se veut résolument pratique, rompant avec les modèles théoriques souvent critiqués pour leur déconnexion avec les réalités du terrain. Le programme entend développer des compétences directement opérationnelles dans les filières agricoles porteuses de la province, créant ainsi un pont entre l’acquisition de savoir-faire et leur mise en application immédiate sur le marché du travail.
L’accueil réservé par les représentants de la jeunesse témoigne de l’adéquation entre cette initiative et les attentes longtemps exprimées par la base. Perrinot Ebondo, président du conseil urbain de la jeunesse, n’a pas caché son enthousiasme : « Nous devons vraiment nous investir dans l’agriculture, nous devons créer des emplois à travers ce projet. Le chef de l’État a répondu à nos demandes répétées ».
Cette vision est partagée par Willy Lipaso, président intérimaire du conseil provincial de la jeunesse, qui s’est engagé à veiller à ce que tous les jeunes de la Tshopo bénéficient équitablement des opportunités offertes par ce programme. Son plaidoyer pour une inclusion massive de la jeunesse dans ce dispositif reflète la soif d’entrepreneuriat jeunes Congo qui anime cette génération en quête d’autonomie économique.
Le financement agricole Tshopo constitue le maillon essentiel de cette stratégie ambitieuse. En effet, l’accès au capital reste l’obstacle majeur rencontré par la plupart des jeunes entrepreneurs agricoles. La promesse d’un accompagnement financier personnalisé pourrait débloquer des centaines de projets actuellement en suspens faute de ressources initiales.
Quel impact économique peut-on réellement attendre de ce programme ? Les experts locaux estiment que la valorisation des terres agricoles de la Tshopo, combinée à une main-d’œuvre jeune et formée aux techniques modernes, pourrait augmenter la productivité du secteur de 30 à 40% dans les cinq prochaines années. Cette croissance représenterait un influx vital pour l’économie provinciale, traditionnellement dépendante de l’exploitation forestière.
La réussite de ce Fonds social République initiative dépendra cependant de sa capacité à maintenir dans la durée l’engagement des différentes parties prenantes. La jeunesse de la Tshopo, souvent confrontée au chômage et au sous-emploi, voit dans ce programme une lueur d’espoir pour construire un avenir professionnel stable dans sa province natale.
À l’heure où la diversification économique devient impérative pour de nombreuses régions congolaises, l’agriculture apparaît comme un secteur stratégique pour absorber la main-d’œuvre jeune et stimuler le développement local. Le programme lancé par le Fonds social de la République représente donc bien plus qu’une simple initiative de formation : il incarne une vision économique renouvelée, plaçant la jeunesse au cœur du développement agricole national.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
