Dans le paysage culturel congolais, une métamorphose silencieuse mais profonde est en cours. Barbara Kanam, artiste accomplie devenue gestionnaire visionnaire, insuffle un souffle nouveau au Fonds de Promotion Culturelle, cette institution longtemps laissée en jachère qui renaît aujourd’hui sous son impulsion déterminée.
Qui aurait pu imaginer, il y a seulement deux ans, que le FPC pourrait devenir ce catalyseur d’énergies créatives qui émerge aujourd’hui ? Lorsque Barbara Kanam prend les rênes de l’institution le 8 juillet 2023, elle hérite d’une structure fantomatique, privée de subventions depuis sa création, dépourvue de mécanismes de gestion modernes et fonctionnant en mode survie. Le défi semblait insurmontable, mais l’artiste-transformée-en-managereuse relève le gant avec cette conviction chevillée au corps : la culture congolaise mérite mieux.
Sa vision ? Faire du FPC un instrument stratégique capable de soutenir la création, de structurer les filières culturelles et d’amplifier l’impact économique et social de la culture en République Démocratique du Congo. Comment ne pas voir dans cette ambition une réponse aux aspirations longtemps frustrées de toute une communauté artistique en quête de reconnaissance et de moyens ?
La transparence, l’innovation et la rigueur deviennent les maîtres-mots de cette refondation. Consciente des difficultés auxquelles se heurtent les artistes congolais, Barbara Kanam entreprend de moderniser le FPC avec une détermination qui force l’admiration. Privé de subventions publiques, le Fonds doit compter sur ses recettes internes, ce qui pousse sa directrice générale à intensifier les actions de sensibilisation auprès des médias, des entreprises et des opérateurs culturels concernant le paiement des redevances dues.
Mais la véritable révolution se niche dans la réforme du mode de financement. Exit le soutien éclaté et individuel, place à l’investissement dans des projets structurants capables de générer un impact durable. Le mois de mai 2025 marque un tournant décisif avec la sélection de 22 projets sur plus de 300 dossiers déposés – une sélection qui témoigne d’une exigence renouvelée et d’une professionnalisation accrue du secteur.
Barbara Kanam ne se contente pas de gérer une institution ; elle incarne un pont entre l’administration et la création, entre le local et l’international. Son soutien à la présence des artistes congolais sur les grandes scènes internationales, notamment lors des IXᵉ Jeux de la Francophonie, démontre sa volonté farouche de faire rayonner la RDC et de défendre la place de ses talents à l’étranger.
Forte de son expérience artistique et de son sens du management, elle repositionne la culture comme un levier de développement national à part entière. La réorganisation de l’institution, la modernisation des outils, l’écoute des acteurs et la valorisation des initiatives provinciales traduisent cette nouvelle dynamique qui semble enfin donner à la politique culturelle congolaise les moyens de ses ambitions.
Les défis persistent, certes. La mobilisation des redevances, l’absence historique de financement public et l’extension des actions en provinces demeurent des obstacles majeurs. Mais les avancées enregistrées indiquent une trajectoire solide, promise à un avenir radieux. En remettant sur pied une institution longtemps en sommeil, Barbara Kanam place le Fonds de Promotion Culturelle au cœur de la renaissance culturelle congolaise et ouvre la voie à une nouvelle ère pour le secteur.
Ne sommes-nous pas témoins d’un moment charnière pour le développement culturel national ? La transformation engagée par Barbara Kanam au sein du FPC dépasse la simple gestion administrative pour toucher à l’essence même de ce que pourrait être une politique culturelle congolaise ambitieuse et visionnaire. Sous son impulsion, le soutien aux artistes congolais prend une dimension stratégique, faisant de la culture non plus un parent pauvre du développement, mais son fer de lance.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
