De violents affrontements ont une nouvelle fois secoué la province du Nord-Kivu ce jeudi 27 novembre, opposant les rebelles de l’AFC/M23 aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les combattants wazalendo. Ces combats simultanés se sont déroulés dans plusieurs localités stratégiques, créant un arc de tension particulièrement préoccupant dans cette région déjà éprouvée par des années d’instabilité.
Les localités de Kibati, dans le groupement Luberike au territoire de Walikale, ainsi que Kinyumba et Nyabiondo dans le secteur d’Osso Banyungu au territoire de Masisi, ont été le théâtre d’échanges de tirs nourris. L’intensité des combats a contraint l’armée congolaise à déployer son aviation de combat pour pilonner les positions rebelles identifiées à Kibati à Walikale et Kasopo à Masisi.
L’engagement aérien des FARDC a cependant tourné à l’incident lorsqu’une bombe, initialement destinée à neutraliser les positions des rebelles AFC M23, est tombée dans le village de Kautu, situé à proximité de Mahanga. Selon des sources locales, cet événement serait survenu alors que les rebelles tentaient de prendre pour cible le Sukhoï des forces gouvernementales. Les conséquences de cette erreur de tir sont immédiates : un civil a été grièvement blessé par l’explosion de l’engin.
La victime a été évacuée en urgence vers une structure sanitaire pour y recevoir des soins. Mais cette prise en charge médicale se heurte à une réalité amère : le manque criant de médicaments dans les centres de santé de la région. Ces établissements ont été systématiquement dépouillés lors des récents affrontements entre les rebelles et les forces gouvernementales, laissant la population dans une situation sanitaire particulièrement vulnérable.
Cette dégradation sécuritaire a provoqué un nouveau mouvement de panique parmi les populations civiles. Des ménages qui venaient tout juste de regagner leurs foyers après des périodes de déplacement ont préféré retourner se cacher dans la brousse, craignant pour leur sécurité face à l’intensification des combats. Comment les autorités comptent-elles protéger ces civils pris entre deux feux ?
L’instabilité persistante dans cette partie du Nord-Kivu ne fait qu’aggraver la vulnérabilité des populations locales, déjà fragilisées par des années de conflits cycliques. Les affrontements M23 au Nord-Kivu continuent de plonger des milliers de familles dans l’incertitude et la précarité, remettant en question les efforts de stabilisation entrepris dans la région. La situation sécuritaire au Nord-Kivu demeure donc un défi majeur pour les autorités congolaises et la communauté internationale.
Ces récents développements interrogent sur la capacité des FARDC à contenir l’avancée des rebelles tout en protégeant les civils. Les bombardements à Kasopo et les combats à Walikale Masisi illustrent la complexité des opérations militaires dans cette zone densément peuplée. Jusqu’à quand cette spirale de violence continuera-t-elle à faire des victimes collatérales parmi les populations innocentes ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
