Dans le paysage culturel congolais, un vent nouveau souffle sur la littérature. L’Association des Jeunes Écrivains du Congo déploie ses ailes vers le Kongo-Central, marquant ainsi une étape cruciale dans son expansion nationale. Cette implantation provinciale incarne plus qu’une simple extension géographique ; elle représente un pont jeté entre les aspirations créatives de la jeunesse et les richesses littéraires encore en friche.
Quel souffle nouveau pour la littérature congolaise ? La réponse se dessine à travers la nomination de Joyeux Ngoma, écrivain au parcours aussi singulier qu’inspirant, à la tête de cette coordination provinciale AJECO Kongo Central. Surnommé le « Poète de la rue », cet économiste de formation porte en lui cette dualité féconde entre rationalité et créativité qui pourrait bien faire du Kongo-Central un véritable laboratoire d’expressions littéraires.
« Gratitude et sens de responsabilité » : tels sont les mots choisis par Joyeux Ngoma pour qualifier sa mission. Derrière cette modestie apparente se cache une vision ambitieuse, presque prophétique, de transformer cette province en terreau fertile pour l’écriture, l’édition et la créativité sous toutes ses formes. Son approche s’articule autour d’un triptyque fondamental : construire une communauté inclusive de jeunes écrivains, encadrer les talents émergents et promouvoir la culture littéraire par des activités régulières.
Mais comment traduire cette vision en réalité tangible ? La réponse réside dans la constitution d’une équipe provinciale de onze membres, véritables architectes de cette renaissance littéraire. Chaque coordinateur, de la programmation littéraire à la valorisation des langues locales, incarne une pièce maîtresse de cet échiquier culturel. Cette structure rappelle étrangement un gouvernement provincial dédié exclusivement aux lettres, preuve de la considération accordée à cette coordination provinciale AJECO.
Le parcours de Joyeux Ngoma lui-même ressemble à un roman d’apprentissage. Initié très tôt à la littérature par sa mère enseignante, il a su transformer cette transmission familiale en engagement sociétal. Fondateur du Cercle du Savoir, vice-président de l’ASBL J’accuse Ma Génération, rédacteur chez SkyEvent Magazine – autant de casquettes qui témoignent d’une immersion totale dans l’écosystème culturel congolais. Sa récente distinction comme meilleur écrivain du Kongo-Central lors des Kongo Awards vient couronner un parcours déjà riche.
La littérature congolaise se trouve ainsi à un carrefour décisif. Cette extension de l’AJECO vers le Kongo-Central ne représente pas seulement une conquête territoriale, mais bien une reconquête identitaire. À travers les ateliers d’écriture, les festivals et les concours littéraires qui se préparent, c’est toute une génération qui se réapproprie sa voix, ses récits, sa mémoire collective.
Quelle portée pour cette initiative dans le paysage culturel national ? La réponse se dessinera au fil des mois, mais déjà, l’enthousiasme est palpable. Cette coordination provinciale AJECO pourrait bien devenir le creuset où se forge la littérature congolaise de demain, mêlant traditions ancestrales et modernité créative. Dans cette alchimie délicate entre héritage et innovation, Joyeux Ngoma et son équipe jouent les équilibristes, tissant patiemment les fils d’une renaissance littéraire qui dépasse les frontières provinciales.
L’Association Jeunes Écrivains Congo semble avoir trouvé en Joyeux Ngoma écrivain non seulement un coordinateur, mais un véritable passeur culturel. Sa capacité à conjuguer économie et littérature, entrepreneuriat et création, en fait le catalyseur idéal pour cette nouvelle dynamique. Le Kongo-Central, avec son riche patrimoine historique et culturel, offre un terrain d’expression unique pour cette expérience littéraire inédite.
Au-delà des structures et des programmes, c’est une certaine idée de la littérature congolaise qui se réinvente ici. Une littérature ancrée dans son territoire, ouverte sur le monde, fière de ses racines mais résolument tournée vers l’avenir. Dans le silence des salles d’écriture et le bruissement des pages qui se tournent, une nouvelle page de l’histoire littéraire congolaise s’écrit en ce moment même.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
