Le football congolais traverse une période de turbulence, et Thievy Bifouma n’y va pas par quatre chemins pour désigner les responsables. L’attaquant international a porté un réquisitoire cinglant contre Hugues Ngouélondélé, ministre des Sports, lors d’un live percutant avec Leaderfoot.cg. Les mots sont forts, les accusations précises, et le constat implacable.
« Je l’appelle sorcier parce qu’il n’est pas congolais et qu’il n’aime pas le pays ». Cette déclaration choc de Bifouma résume le malaise profond qui gangrène le sport national. Le joueur professionnel, habitué aux terrains européens, ne comprend pas comment un ministre peut rester à son poste pendant plus d’une décennie sans résultats tangibles. La question mérite d’être posée : après dix ans de gestion, que reste-t-il du football congolais ?
Les chiffres avancés par Thievy Bifouma donnent le tournis. Depuis 2019, le Congo ne compte que trois victoires en compétitions officielles. Un bilan catastrophique qui illustre l’ampleur de la dégringolade. Comment un pays aussi passionné de football peut-il en arriver là ? La réponse du joueur est sans appel : la méconnaissance du terrain et le manque d’engagement ministériel.
Mais le réquisitoire ne s’arrête pas là. Bifouma pointe également du doigt les collaborations douteuses entre le ministre et certains responsables fédéraux. La référence à Jean-Guy Blaise Mayolas, président de la FECOFOOT, est particulièrement éloquente. Comment un ministre des Sports peut-il travailler avec un dirigeant qui déclare ouvertement que le football « c’est rien » et qu’il ne faut pas y être passionné ? Cette contradiction fondamentale interpelle et soulève des questions sur la cohérence de la politique sportive nationale.
La critique de la gestion du football RDC par Thievy Bifouma dépasse le simple coup de gueule. Elle révèle une fracture profonde entre les acteurs de terrain et l’administration. Le joueur dénonce un ministre « assis à son bureau sans savoir ce que signifie le sport », une image qui en dit long sur le décalage perçu entre les décideurs et la réalité du sport congolais.
Cette sortie médiatique intervient dans un contexte particulier où le football congolais cherche ses marques. Les mauvais résultats s’accumulent, l’enthousiasme des supporters s’émousse, et la confiance envers les institutions s’effrite. La critique du ministre des Sports par Bifouma exprime une frustration largement partagée dans le milieu footballistique. Combien de talents gâchés ? Combien d’opportunités manquées ?
La question centrale soulevée par l’attaquant reste entière : quelle vision pour le sport congolais ? Les propos de Thievy Bifouma appellent à une remise en question profonde du système. Il ne s’agit plus de simples ajustements, mais d’une refonte complète de la gestion football RDC. Le joueur plaide pour des réformes structurelles et un nouveau souffle qui redonnerait au Congo sa place légitime dans le football africain.
Cette prise de position courageuse d’une figure du football national pourrait-elle marquer un tournant ? Seul l’avenir le dira. Mais une chose est certaine : le cri d’alarme de Bifouma résonne comme un électrochoc dans un pays où le football est bien plus qu’un simple jeu. C’est une passion nationale qui mérite mieux que l’immobilisme et l’indifférence.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Eventsrdc
