La tension monte d’un cran au sein du ministère des Sports et Loisirs de la RDC. Après la grogne ouverte des agents des stades des Martyrs et Tata Raphaël, le directeur de cabinet du ministre Didier Budimbu tente d’apaiser les esprits. Magloire Kasongo a pris les ondes de Radio Okapi pour lancer un appel au calme et annoncer des mesures concrètes. Mais suffiront-elles à calmer la colère légitime de ces travailleurs qui réclament justice après treize longues années d’attente ?
La manifestation organisée ce mardi 25 novembre a sonné comme un coup de semonce. Les agents, excédés par des années de promesses non tenues, ont décidé de faire entendre leur voix sur leurs lieux de travail. Le stade Tata Raphaël, habituellement temple du football, s’est transformé en arène de revendications sociales. Une situation explosive qui a contraint le cabinet du ministre à réagir dans l’urgence.
Magloire Kasongo, porte-parole du ministre, a dévoilé une feuille de route destinée à désamorcer la crise. « Le ministre des Sports, Didier Budimbu, est très déterminé à améliorer les conditions de travail de ses agents », a-t-il assuré. Des mots qui sonnent comme une reconnaissance officielle des manquements passés. Mais les agents, eux, attendent des actes concrets après tant d’années de vaines promesses.
La réunion annoncée pour ce mercredi s’annonce cruciale. Elle devra aborder l’épineuse question des arriérés de primes qui s’accumulent depuis treize ans. Un dossier complexe qui représente un lourd passif pour le ministère des Sports. Comment en est-on arrivé à une telle situation ? Quelles solutions concrètes seront proposées pour solder cette dette qui pèse sur la moral des agents ?
La révision à la hausse des primes, évoquée par le directeur de cabinet, constitue une avancée notable. « Le ministre a déjà entamé un processus visant à revaloriser les primes, jadis modiques », a confirmé Magloire Kasongo. Une reconnaissance implicite que les montants actuels sont insuffisants pour assurer des conditions de vie décentes aux agents du ministère.
Mais le chemin vers l’apaisement reste semé d’embûches. L’appel au dialogue lancé par le cabinet ministériel contraste avec la détermination des manifestants. Ces derniers, après plus d’une décennie de patience, semblent avoir épuisé toutes les voies de conciliation. Leur mouvement de protestation marque un tournant dans leurs méthodes de revendication.
La grogne des agents du ministère des Sports dépasse le simple cadre salarial. Elle interroge sur la place accordée au personnel technique et administratif dans l’écosystème sportif congolais. Ces hommes et femmes, qui œuvrent dans l’ombre au bon fonctionnement des infrastructures sportives, méritent-ils un tel traitement ? Leur travail ne contribue-t-il pas au rayonnement du sport national ?
Le ministre Didier Budimbu se trouve à un carrefour décisif de son mandat. Sa capacité à résoudre cette crise sociale constituera un test crucial pour sa politique. Les mesures annoncées devront être à la hauteur des attentes légitimes des agents. La crédibilité de son action en dépend, tout comme la stabilité du secteur sportif congolais.
La communauté sportive observe avec attention l’évolution de cette situation. Les stades des Martyrs et Tata Raphaël, symboles du sport congolais, ne peuvent fonctionner sans leur personnel dévoué. Leur colère rappelle une évidence trop souvent oubliée : derrière chaque événement sportif, il y a des femmes et des hommes qui méritent reconnaissance et considération.
La balle est désormais dans le camp du ministère. Les promesses de réunion et de revalorisation des primes devront se concrétiser rapidement. Les agents, quant à eux, attendent des preuves tangibles de cette volonté affichée d’améliorer leurs conditions. L’avenir des relations sociales au sein du ministère des Sports se joue dans les prochains jours.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
