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RDC-Royaume-Uni : Café et cacao exemptés de droits de douane

Dans un contexte économique mondial marqué par des tensions commerciales croissantes, la République Démocratique du Congo et le Royaume-Uni viennent de sceller un partenariat commercial historique qui pourrait reconfigurer les échanges bilatéraux. Cet accord, officialisé mardi à Kinshasa, instaure une exemption douanière totale pour les épices, le café et le cacao congolais exportés vers le marché britannique. Une avancée significative qui s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification économique de la RDC, traditionnellement dépendante de son secteur minier.

Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, et l’ambassadrice britannique Alyson King ont conjointement lancé cette initiative qui représente bien plus qu’une simple facilitation douanière. Avec un objectif ambitieux de porter les échanges commerciaux de 100 millions à 1,5 milliard de dollars américains d’ici 2030, ce partenariat s’apparente à une véritable refondation des relations économiques entre les deux nations. Comment cette ouverture commerciale pourrait-elle transformer la structure économique congolaise ?

Selon les termes de l’accord, 99,8% des exportations congolaises vers le Royaume-Uni deviennent éligibles à cette exemption douanière, créant ainsi des conditions commerciales particulièrement avantageuses pour les entreprises locales. La diplomate britannique a qualifié ce dispositif de « coopération commerciale plus généreuse », soulignant l’accès privilégié désormais offert aux produits congolais sur le sol britannique. Cette mesure pourrait constituer un levier déterminant pour booster les exportations de café et de cacao de la RDC, secteurs qui peinaient jusqu’à présent à trouver leur place sur les marchés internationaux.

La cérémonie de lancement, symbolisée par une coupure de ruban traditionnelle, a marqué le début d’une nouvelle ère commerciale. Le ministre Julien Paluku n’a pas caché sa satisfaction, estimant que cet accord « ouvre des perspectives inédites pour les producteurs congolais et contribue à réduire notre dépendance aux revenus miniers ». Cette déclaration souligne l’enjeu fondamental de cette coopération : construire une économie congolaise plus résiliente et diversifiée.

Au-delà de la simple suppression des barrières douanières, ce partenariat commercial RDC-Royaume-Uni s’accompagne d’un programme d’aide au commerce substantiel, impliquant plusieurs institutions internationales de premier plan. Le Centre du commerce international, Trade Mark Africa et le British Standards Institute (BSI) apporteront leur expertise technique et leur soutien opérationnel pour garantir la mise en œuvre effective de cet accord. Le ministre Paluku a d’ailleurs insisté sur la nécessité d’installer ces organismes en territoire congolais pour assurer un accompagnement optimal des entreprises locales.

Quels impacts concrets peut-on attendre de cette exemption douanière RDC-UK ? Les économistes spécialistes de la région anticipent plusieurs effets structurants. Premièrement, une augmentation significative de la compétitivité des produits agricoles congolais sur le marché britannique, avec des prix de vente potentiellement réduits de 10 à 15%. Deuxièmement, une stimulation des investissements dans les filières café et cacao, secteurs qui pourraient connaître une croissance annuelle de 8 à 12% dans les cinq prochaines années. Enfin, cette ouverture commerciale pourrait servir de tremplin pour pénétrer d’autres marchés européens, renforçant ainsi la position internationale de la RDC.

La réussite de ce partenariat dépendra cependant de plusieurs facteurs critiques. La capacité des producteurs congolais à répondre aux standards de qualité exigés par le marché britannique constitue un premier défi. La mise en place de circuits logistiques efficaces et la modernisation des techniques agricoles représenteront également des enjeux majeurs. Le ministre Julien Paluku a souligné que « cette coopération ne se limite pas à l’accès au marché, mais comprend un volet important de transfert de compétences et d’amélioration des capacités productives ».

À plus long terme, ce partenariat pourrait servir de modèle pour d’autres accords commerciaux bilatéraux, démontrant la viabilité d’une stratégie de diversification économique fondée sur les produits agricoles de qualité. La RDC, souvent perçue à travers le seul prisme de ses ressources minières, pourrait ainsi développer une image internationale plus nuancée, celle d’un partenaire commercial fiable dans le secteur agroalimentaire. Cette évolution correspond parfaitement aux objectifs de diversification économique de la RDC prônés par le gouvernement.

Alors que les premières exportations bénéficiant de cette exemption douanière devraient arriver sur le marché britannique d’ici le premier trimestre 2025, l’ensemble des acteurs économiques congolais surveilleront avec attention les retombées concrètes de cet accord. Le succès de cette initiative pourrait bien déterminer l’orientation future de la politique commerciale congolaise et ouvrir la voie à de nouvelles collaborations internationales similaires.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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