Dans un contexte économique mondial marqué par les tensions commerciales et les barrières douanières, la République Démocratique du Congo et le Royaume-Uni viennent de sceller un partenariat commercial historique. Cet accord, signé officiellement le 25 novembre à Kinshasa, ouvre grandes les portes du marché britannique aux produits agricoles congolais, avec une exemption totale de droits de douane pour les épices, le café et le cacao.
Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, et l’ambassadrice britannique Alyson King ont conjointement présidé la cérémonie de lancement de ce partenariat économique RDC-UK, marquée par le traditionnel coupure de ruban symbolisant l’ouverture d’une nouvelle ère commerciale entre les deux nations. Cette coopération commerciale plus généreuse représente-t-elle le catalyseur tant attendu pour la diversification de l’économie congolaise ?
Concrètement, cet accord commercial RDC Royaume-Uni permet aux entreprises congolaises d’accéder au marché britannique avec 99,8% de leurs exportations éligibles à l’entrée sans droit de douane. Une aubaine pour les producteurs locaux qui pourront désormais compétitionner sur le marché international avec des coûts de transaction réduits. Les exportations café RDC, longtemps confrontées à des barrières tarifaires, bénéficient désormais d’un avantage comparatif significatif.
L’ambition affichée est considérable : faire passer les échanges commerciaux de 100 millions de dollars actuels à 1,5 milliard de dollars d’ici 2030. Cette progression exponentielle de 1400% en six ans s’appuie sur une stratégie de diversification économique visant à réduire la dépendance congolaise au secteur minier. Le ministre Julien Paluku a salué cette avancée majeure, soulignant que « cette coopération donne aux entreprises congolaises l’accès privilégié au marché britannique ».
Au-delà de la simple suppression des barrières douanières, cet événement a marqué le lancement d’un programme d’aide au commerce congolais soutenu par des institutions de renom : le Centre du commerce international, Trade Mark Africa et le British Standards Institute (BSI). Le ministre a d’ailleurs sollicité l’installation de ces organismes en RDC pour accompagner la mise en œuvre effective de cet accord.
La question des douanes épices Congo et autres produits agricoles représente un enjeu crucial pour le développement économique national. Comment cette ouverture commerciale va-t-elle transformer la structure des exportations congolaises ? Quelles retombées concrètes les petits producteurs pourront-ils en tirer ? Autant d’interrogations qui trouveront leurs réponses dans la capacité du pays à saisir cette opportunité historique.
L’impact économique potentiel de ce partenariat dépasse largement le cadre commercial. En favorisant les exportations de produits à plus forte valeur ajoutée, la RDC pourrait progressivement réduire sa dépendance aux matières premières minières, souvent soumises à une volatilité des prix sur les marchés internationaux. Les filières café et cacao, notamment, pourraient connaître un développement significatif, créant des emplois et stimulant l’économie rurale.
La diplomate britannique a insisté sur le caractère « plus généreux » de cette coopération commerciale, soulignant l’engagement de son pays à soutenir le développement économique de la RDC. Cette initiative s’inscrit dans une vision à long terme, où la croissance des échanges commerciaux doit s’accompagner d’un transfert de compétences et d’un renforcement des capacités productives locales.
Le commerce extérieur Julien Paluku et son équipe devront maintenant veiller à la mise en œuvre effective de cet accord, en s’assurant que les producteurs congolais soient correctement préparés à répondre aux standards qualité du marché britannique. La route vers les 1,5 milliard de dollars d’échanges commerciaux en 2030 s’annonce exigeante, mais les fondations semblent solides.
À l’heure où la relance économique post-pandémie et les défis géopolitiques redessinent les alliances commerciales internationales, la RDC démontre sa capacité à négocier des partenariats stratégiques bénéfiques pour son développement. Ce rapprochement commercial avec le Royaume-Uni pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour l’économie congolaise, plus diversifiée et résiliente face aux chocs externes.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
