Le complexe minier de Kamoa-Kakula vient de franchir une étape déterminante dans son approvisionnement énergétique avec la réception des premiers 50 mégawatts d’hydroélectricité propre en provenance de la centrale Inga II. Cette réalisation concrétise plus d’une décennie de partenariat stratégique entre Ivanhoe Mines et la Société Nationale d’Electricité (SNEL), marquant un tournant dans le développement énergétique de la République Démocratique du Congo.
Comment cette synergie énergétique va-t-elle transformer le paysage industriel congolais ? La réponse se dessine à travers une feuille de route ambitieuse qui prévoit une montée en puissance graduelle : 100 MW attendus au premier trimestre 2026, puis 150 MW d’ici 2027. Cette progression s’appuie sur des travaux d’amélioration du réseau électrique national actuellement en cours, représentant un investissement substantiel dans les infrastructures énergétiques du pays.
Le cœur de cette transformation réside dans la réhabilitation de la turbine numéro 5 de la centrale Inga II, d’une capacité de 178 MW, dont les travaux avaient débuté en 2022. Cette unité fait partie des huit turbines que compte la centrale hydroélectrique, située stratégiquement sur le fleuve Congo – dont le débit représente le deuxième plus important au monde. La remise en état de cette infrastructure symbolise le potentiel énergétique colossal de la RDC, longtemps sous-exploité.
Les travaux d’optimisation du réseau s’articulent autour de deux pôles majeurs : le poste électrique d’Inga (SCI) et celui de Kolwezi (SCK). Les premiers chantiers, concernant l’installation de blocs de résistance au poste d’Inga, ont été finalisés en mai 2025. Les interventions similaires au poste de Kolwezi approchent de leur conclusion, permettant ainsi de stabiliser la tension pour le transport d’électricité vers Kamoa-Kakula. La construction du compensateur statique du poste de Kolwezi, dont l’achèvement est programmé pour début 2026, constituera le véritable catalyseur permettant d’atteindre l’objectif de 100 MW.
Quel impact cette synergie énergétique aura-t-elle sur l’économie congolaise ? Les projections dressent un tableau éloquent : d’ici fin 2027, la fourniture d’électricité renouvelable provenant de sources congolaises et transportée via le réseau national devrait atteindre environ 210 MW. Cette évolution s’inscrit dans une stratégie énergétique globale qui combine hydroélectricité, achats auprès de tiers et énergie solaire sur site, créant ainsi un mix énergétique résilient et durable.
Les données techniques révèlent une progression spectaculaire de la demande en électricité à Kamoa-Kakula, passant de 208 MW en décembre 2025 à 347 MW attendus en décembre 2028. Cette croissance s’accompagne d’une diversification des sources d’approvisionnement, avec l’intégration progressive de 60 MW d’énergie solaire sur site à partir de 2026. Cette approche multidimensionnelle témoigne d’une vision à long terme pour le développement du secteur minier congolais.
Le partenariat entre Ivanhoe Mines et la SNEL représente bien plus qu’une simple collaboration commerciale. Il incarne une vision stratégique pour le développement de l’hydroélectricité en RDC, avec la remise en état de 250 MW de capacité hydroélectrique. Cette initiative s’inscrit dans une perspective de valorisation des ressources naturelles du pays, transformant l’abondant potentiel hydroélectrique en avantage compétitif concret pour l’industrie minière nationale.
À l’horizon 2027, le complexe Kamoa-Kakula devrait bénéficier d’un approvisionnement énergétique stable et renouvelable, réduisant sa dépendance aux générateurs auxiliaires sur site tout en minimisant son empreinte carbone. Cette transition énergétique progressive ouvre de nouvelles perspectives pour le développement minier durable en République Démocratique du Congo, positionnant le pays comme un acteur majeur dans la production de cuivre responsable.
La réussite de ce partenariat en matière d’énergie renouvelable au Congo démontre la viabilité des collaborations public-privé dans le secteur énergétique africain. Elle établit un précédent significatif pour le développement futur des infrastructures énergétiques sur le continent, prouvant que l’exploitation des ressources naturelles peut s’accompagner d’une gestion responsable et durable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
