Une accalmie notable s’est installée ces derniers jours dans le territoire de Djugu, en province de l’Ituri, selon les observations de la Coalition des associations résolues pour la défense des droits humains (COARDHO). Cette amélioration de la situation sécuritaire dans cette région longtemps en proie aux violences intercommunautaires résulterait principalement des opérations militaires menées par les Forces armées de la RDC (FARDC).
Les opérations FARDC à Djugu ont permis le démantèlement de plusieurs bastions de groupes armés actifs dans la zone. La reconquête de localités stratégiques comme Mabanga, un ancien fief minier contrôlé par les milices, a considérablement affaibli la capacité de nuisance de ces groupes. Comment les forces gouvernementales sont-elles parvenues à rétablir une telle stabilité dans une région si volatile ?
Parallèlement aux actions militaires, l’adhésion de certains miliciens, notamment de la milice CODECO, au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS) ainsi qu’à la Réserve armée de défense (RAD) aurait contribué à réduire les tensions. Ce processus d’intégration des combattants dans des structures régulières représente-t-il une solution durable pour la sécurité en Ituri ?
La COARDHO constate que les attaques, embuscades et tueries ont presque totalement cessé, à l’exception de quelques cas isolés de banditisme. Ce climat de calme relatif permet aux populations de reprendre progressivement leurs activités agricoles et commerciales. Le retour des déplacés internes s’observe dans plusieurs localités comme Liko, Layi, Tongo, Maki et Singo, situées à une vingtaine de kilomètres de Bunia.
Malgré ces progrès significatifs en matière de sécurité Ituri, des défis persistent. La circulation incontrôlée des armes et le manque d’effectifs militaires dans certaines zones continuent de menacer la stabilité retrouvée. La présence insuffisante des forces de l’ordre pourrait-elle compromettre les avancées récentes ?
Face à ces préoccupations, la COARDHO appelle le gouvernement à renforcer la présence militaire et à poursuivre les opérations de sécurisation. L’organisation plaide également pour un appui logistique accru aux forces déployées et pour l’accélération du processus de réintégration des ex-combattants au sein de la RAD. Ces mesures sont-elles suffisantes pour garantir un retour durable des milliers de déplacés dans leurs villages d’origine ?
L’accalmie observée en territoire Djugu représente un développement encourageant après des années de violences. Toutefois, la consolidation de cette paix naissante nécessitera des efforts soutenus en matière de sécurité, de développement et de réconciliation communautaire. Le travail de documentation de la COARDHO droits humains reste essentiel pour suivre l’évolution de cette situation fragile.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
