Les grandes et moyennes entreprises congolaises se trouvent à un carrefour fiscal décisif ce mardi 25 novembre, avec l’échéance imminente du troisième acompte provisionnel de l’Impôt sur les bénéfices et profits (IBP) pour l’exercice 2026. Cette obligation financière, qui représente 20% de l’impôt déclaré au 30 avril 2025, constitue un pilier essentiel du système fiscal national et soulève d’importantes questions sur la santé financière des entreprises et la stabilité des recettes publiques.
Quelles conséquences attendent les entreprises qui négligeraient cette échéance cruciale ? La Direction générale des impôts (DGI) a clairement défini le cadre pénal : une amende fiscale équivalente à 50% du montant non payé. Cette pénalité substantielle représente un véritable coup de massue pour les trésoreries déjà fragilisées, dans un contexte économique national marqué par de multiples défis.
Le mécanisme de calcul de cet acompte provisionnel IBP révèle la complexité du système fiscal congolais. La base imposable s’établit soit sur la déclaration initiale de l’entreprise, majorée des redressements notifiés par l’administration, soit sur une estimation d’office en cas de défaut de déclaration. Cette double approche témoigne de la volonté des autorités fiscales de combler les éventuelles lacunes déclaratives et de sécuriser les recettes publiques.
Le paysage des contribuables concernés présente une dichotomie préoccupante. D’un côté, certaines entreprises peinent à respecter leurs engagements fiscaux, confrontées à des difficultés de trésorerie ou à une méconnaissance des procédures. De l’autre, des contribuables tentent de contourner leurs obligations en présentant des états financiers non conformes, créant ainsi un manque à gagner significatif pour le Trésor public congolais.
Cette situation interpelle sur l’efficacité du système de contrôle fiscal et sur la capacité des entreprises à anticiper leurs obligations. Les pénalités fiscales DGI, bien que dissuasives, semblent insuffisantes pour enrayer complètement les comportements frauduleux. Le défi pour l’administration fiscale consiste à trouver l’équilibre entre fermeté nécessaire et accompagnement des contribuables de bonne foi.
La fiscalité 2026 RDC s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation de l’appareil fiscal national. Le paiement des impôts par les grandes entreprises représente un enjeu capital pour le financement des politiques publiques et le développement économique du pays. Comment optimiser le recouvrement sans asphyxier le tissu entrepreneurial ? Cette question fondamentale mérite une réflexion approfondie de tous les acteurs économiques.
L’acompte provisionnel IBP RDC actuel s’inscrit dans une logique de lissage des recettes fiscales sur l’année, permettant à l’État de disposer de ressources régulières pour financer ses missions. Cependant, cette mécanique suppose une anticipation rigoureuse de la part des entreprises, particulièrement dans un environnement économique volatile.
Au-delà des aspects purement techniques, cette échéance fiscale soulève des enjeux de gouvernance et de transparence. La qualité des états financiers présentés, la fiabilité des déclarations et l’efficacité des contrôles constituent les piliers d’une relation de confiance entre administration fiscale et contribuables. Le renforcement de cette confiance mutuelle apparaît comme une condition sine qua non pour l’amélioration du rendement fiscal national.
À l’heure où la RDC cherche à optimiser ses ressources internes pour financer son développement, la question du paiement des impôts par les grandes entreprises revêt une importance stratégique. La ponctualité dans le règlement de cet acompte provisionnel constituera un indicateur significatif de la santé du dialogue fiscal et de l’engagement des entreprises dans le financement de l’action publique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
