Le sol congolais tremble, les rivières débordent, les forêts reculent – la République Démocratique du Congo fait face à une trente catastrophes naturelles récurrentes qui menacent directement la sécurité des populations. Face à cette urgence environnementale, une vingtaine de journalistes kinois se forment intensivement pour devenir les sentinelles de l’information face aux dérèglements de la nature.
Du 19 au 21 novembre, ces professionnels des médias participent à une formation cruciale orchestrée par Start Network, organisation internationale spécialisée dans la gestion des catastrophes. Cette initiative pionnière vise à transformer la couverture médiatique des crises environnementales en RDC. Comment mieux informer les populations face aux colères de la nature ? Comment anticiper plutôt que subir ? Ces questions vitales sont au cœur de cette formation exceptionnelle.
Start Network dresse un constat alarmant : trente catastrophes naturelles frappent régulièrement le territoire congolais. À l’Ouest, au Centre et au Sud du pays, les inondations dévorent les terres agricoles, les tempêtes ravagent les infrastructures, les vents violents arrachent les toits des habitations et les éboulements de terrain ensevelissent des vies. Ces phénomènes, autrefois exceptionnels, deviennent désormais une terrible normalité.
L’Est congolais n’est pas épargné, bien au contraire. La région subit une double peine : aux catastrophes communes à tout le pays s’ajoutent la sécheresse qui asphyxie les cultures, la déforestation qui accélère l’érosion des sols, les éruptions volcaniques qui menacent des villes entières et les séismes qui ébranlent les fondations des bâtiments. La nature, maltraitée, semble se rebeller contre ses habitants.
Mais le tableau serait incomplet sans mentionner les fléaux humains qui exacerbent les catastrophes naturelles. Start Network inclut dans sa liste les guerres et l’insécurité chronique, véritables multiplicateurs de risques environnementaux. Ces crises complexes s’entremêlent, créant des situations d’urgence où la survie quotidienne devient un combat contre tous les dangers.
La formation des journalistes apparaît donc comme une nécessité absolue. Ces professionnels de l’information deviennent les maillons essentiels d’une chaîne de prévention et de sensibilisation. Armés de connaissances précises sur les causes des catastrophes, les méthodes de prévention et les mécanismes de surveillance, ils pourront informer les populations avec précision et pertinence.
L’objectif est clair : transformer la gestion des risques en RDC. Il ne s’agit plus seulement de réagir aux catastrophes, mais de les anticiper, de les prévenir, de minimiser leurs impacts dévastateurs. Les journalistes formés deviendront les relais d’une culture de la prévention, essentielle face à l’augmentation prévisible des phénomènes climatiques extrêmes.
Start Network insiste sur l’importance cruciale des financements adaptés et de la surveillance permanente. Sans moyens dédiés et sans vigilance constante, toute tentative de prévention restera vaine. Les catastrophes naturelles en RDC ne sont pas une fatalité, mais le résultat de mécanismes complexes qu’il est possible de comprendre et d’anticiper.
Cette formation journalistes représente donc un investissement stratégique pour l’avenir du pays. En dotant les médias congolais d’outils performants pour couvrir les catastrophes naturelles, c’est toute la population qui gagne en résilience. L’information devient un bouclier contre la fatalité, une arme contre l’impuissance.
La route reste longue, mais essentielle. Les catastrophes naturelles en RDC exigent une réponse collective, coordonnée et professionnelle. La formation initiée par Start Network ouvre la voie vers une nouvelle ère dans la gestion des risques, où l’information préventive sauve des vies et protège les communautés. Le temps n’est plus à la simple observation, mais à l’action éclairée.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
